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L’Assemblée nationale, 3 février 1855

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L’Assemblée nationale
3 février 1855


Extrait du journal

Revue des Journaux. M. John Lemoinne écrit de Londres, mercredi soir, au Journal des Débats : Je vous disais hier que peut-être la crise actuelle ne produirait encore qu’un ministère provisoire, et qu’elle mènerait à une dissolution du Parlement. Voici qu’aujourd’hui on annonce que la Reine a fait appeler lord Derby pour le charger de composer une nouvelle administration. Tout le monde avait songé à lord Derby, mais seulement pour le trouver impossible. Il est vrai que ce que fait en ce moment la Reine est conforme aux précédents constitutionnels, et qu’après la chute d’un ministère, il est d’usage d’appeler le chef de l’opposition; et non pas un des ministres sortants. Mais le tout est de savoir si le moment est bien choisi pour faire de l’étiquette. Lord Derby pourra-t-il, osera-t-il se charger de faire un ministère ? Parviendra-t-il à s’arranger avec lord Palmerston ? Pourra t-il s’adjoindre com me ministre de la guerre lord Ellenberough? Et comment les uns et les autres se garderont-ils de la mauvaise humeur de lord John Russell? Gran des questions qui seront sans doute résolues de main, sauf la dernière ; mais tout ce que nous pou vons ajouter, c’est que les hommes d’Etat de l’An gleterre jouent un jeu dangereux. — John Le moinne. Dans un autre article, le Journal des Débuts, prévoyant la seconde phase de la question d’Orient qui commencera le jour même où la paix sera signée, cherche quelles résolutions l’Europe devra prendre â l'égard de la Turquie : Qui veut la firf veut les moyens. Si nous voulons la vie de la Turquie et non sa mort pour en héri ter, il faut la faire vivre à l’aide de la civilisation européenne. Nous avons souvent entendu dire que la Rassie en Turquie favorisait le vieux parti otto man. Nous concevons cette tactique. Favoriser le vieux parti turc, c’était favoriser l’anarchie et la barbarie; c’était entretenir la faiblesse delà Tur quie ; c’était la laisser mourir. Telles ne sont pas les intentions des puissances occidentales : aussi elles favorisent et elles soutiennent en Turquie le parti qui veut lier la Turquie à la civilisation occidentale. C’est en Occident qu’est la vie, et non dans le Coran considéré comme Code civil et politi que ; c’est donc la vie de l’Occident qu’il faut appe ler au secours de l’Orient. Où serait le grand mal, après tout, quand, à côté d’un fonctionnaire turc, toujours tenté de retomber dans les habitudes cupides et cruelles de l’ancienne administMtion ottomane, il y aurait un consul an glais empessé à surveiller et à avertir le fonction naire turc ? Que perdrait à cela l’Empire ottoman, si ses sujets chrétiens devenaient, grâce à ce con cours de l’Europe, plus affectionnés et plus fidèles? Nous en dirons autant de la présence des soldats français à Constantinople. Où est le grand mal qu’ils fassent la police à Galata e$ à Péra, qu’ils y mettent un peu d’ordre, de sécurité et même de propreté, qu’ils empêchent les rixes que les mate lots europ&ns ont avec la populace turque d«.dé générer en combats ou en assassinats? Plus on ira, plus on se convaincra que la Turquie ne peut pas garder à la fois son vieux régime musulman et son indépendance ; il faut choisir. Mais que sera, diton, la Turquie après toutes les transformations que l’intervention européenne est en train de lui faire subir? C’est là évidemment le secret de l’avenir. Mais comme cet avenir est inconnu, ce qu’il y a de plus sage à faire en ce moment, c’est de ne pas lui saefifier les améliorations nécessaires du présent, c’est-à-dire la protection des chrétiens d’Orient,le bien-être de nos soldats malades dans les hôpitaux...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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