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L’Assemblée nationale, 4 mai 1857

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L’Assemblée nationale
4 mai 1857


Extrait du journal

rai s’est, de Son côté, aperçu du vol; il jette à André trois billets de banque, et, après l’avoir payé, il le soufflette et le chasse en l’appelant voleur! Lui, voleur ! ah! c’en est trop! Il se ven gera ; il tuera M. de Morand! Mais si lui-même était tué ? Sa femme et ses enfants, que deviendraient-ils .* Non, il ne se battra pas. Il a été voleur, il sera lâche !... Lâche et voleur, lui! lui dont chaque battement de cœur n’a été que sacrifice et dévoue ment : N’importe, il supporte cette injure, et it s’enfuit désespéré, en oubliant l’or maudi* qu’il ne veut pas emporter. Mais André Gérard ne connaît pas encore tome son infortune. Sa tille est aimée d’Henri de Mo rand, le fils du général. M. de Morand a consenti à ce que son fils épousât une jeune et honnête ouvrière sans fortune, et quand il apprend que cette ouvrière n’est autre que la fille d’André qui vole au jeu, il retire son consentement de toute son autorité paternelle. Malheur plus grand encore î Marguerite n’a pas eu la force de résister à l’amour d’Henri ; elle a cédé sur la foi de ses promesses, et voilà qu’au lieu de lui pardonner la pauvreté de son père, on lai jette maintenant son infamie au visage. Elle crie au mensonge. Hélas ! le doute n’est pas longtemps possible. Cachée dans une chambre voisine, elle entend son père avouer sa honte et s'humilier de vant M. de Morand dont il sollicite le pardon et l’aumône. La malheureuse enfant courbe la tête elle-même, et, le cœur brisé, la rougeur au front, elle rentre chez elle. Son père l’a précédée, et c’est là, dans sou in térieur, dans son atelier, jadis séjour heureux, que son malheur s’offre à lui tout entier. Sa vue. affaiblie lui défend le travail, sa fille connaît sa honte, et lui confesse la sienne. De quel droit lui parlera-t-il maintenant d’honneur et de vertu ? Il trouve, cependant, dans sa conscience d’hon nête homme et de père outragé, des cris de ma lédiction. T/* espoir, les sanglots, entrecoupent...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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