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L’Assemblée nationale, 10 avril 1856

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L’Assemblée nationale
10 avril 1856


Extrait du journal

bonnes heures dans leur jeunesse ; ils s’étaient li vrés à tant d’espérances! Us s'étaient unis l’un à l’autre en croyant à l'avenir... Et maintenant quel changement ! Henriette était, mariée; Charles avait pasré par tous les degrés du désenchantement de l'artiste, et avait vu s’écrouler toutes ses idoles. Il attendit avec joie et avec effroi le moment qui lui était assigné. Ce jour-là le, ciel était noir. Il en tombait des torrents de pluie. A huit heures, le jeune musicien, enveloppé dans son manteau, sonnait à la porte du conseiller. La clé tourna dans la serrure et la porte s'ouvrit. Henriette était devant lui. Leur cœur à tous deux battait violemment, et tous deux se regardèrent sans proférer un mot. Henriette le conduisit au salon, puis s'écria : — Pardonnez-moi ! — Vous pardonner, répondit Charles à voix basse. Ai-je le droit de vous accuser ? Ai-je moimême rempli mes promesses? Est-ce ainsi que je devais reparaître devant vous ? Je suis pauvre , je vous le répète, très-pauvre... Soyez indulgente et renvoyez-moi ! Les yeux d’Henriette se remplirent de larmes. — Vous êtes injuste envers moi, murmura-telle ; vous êtes cruel ! — Je vous dis que je suis pauvre, répondit Schulz. J’enseigne l’alphabet aux petits enfants, et je fais danser les ouvriers ; je suis pauvre et je m'incline quand on me froisse et quand on me maltraite. — Autrefois, vous étiez fort contre la pauvreté. — Autrefois, oui, quand tout ce qu’il y a de noble et de beau enflammait mon esprit, quand je planais sur les ailes île la poésie dans des ré gions lumineuses. A présent, je suis las; mes ailes sont brisées, et je suis retombé sur la terre. — Mais sur cette terre, Charles, vous trouvez une pauvre femme qui n’a pas moins souffert que vous, une femm#qui vous offre comme une com pensation aux rêves évanouis un sentiment élevé. Vous n'êtes pas un homme du monde, Charles; vous chercherez la. satisfaction de vos désirs dans...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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Données de classification
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