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L’Aube, 1 décembre 1935

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L’Aube
1 décembre 1935


Extrait du journal

IVAl sous les yeux un numéro de Fui tout entier consacré à l’examen des j forces et des chances de victoire dans l’hypothèse d’une guerre civile. C’est j une lecture infiniment pénible que celle | de ces pages où se trouvent envisagées | les modalités d’un coup de force, énu- j mérées et jaugées les formations qui s’af frontent. Il est tristement significatif que le conflit armé dans la rue soit devenu aujourd’hui la question d’actualité, lout le monde en parle, en effet, et il y a de quoi frémir. Pourtant ce n’est pas sur ces motifs d’inquiétude que je souhaite attirer l’attention : tous les esprits un peu atten tifs sont désormais avertis du péril- En revanche, tous ne sont pas avertis des raisons que nous avons d’espérer, que nous avons, veux-je dire, de lutter avec confiance pour le triomphe de la paix pu blique. C’est pourquoi je crois utile de reproduire ici les nobles paroles par les quelles se termine le numéro du périodi que dont j’ai parlé. La dernière page de Vu est, en effet, consacrée à reproduire l’opinion de deux anciens combattants qui exercent sur leurs camarades une influence que per sonne ne conteste. Après tant d’articles aux anticipations effroyables, c’est tout d’un coup un souffle salubre et pur qui balaie l’ombre des nuces sanglantes* M. Jean Goy traduit l’état d’esprit de VU.N.C. sur laquelle son autorité est grande ; M. Henri Pichot, celui de ['Union fédérale qu’il préside et qu’il anime. Or les interprètes de ces deux grandes associations qu’on oppose sou vent l’une à l’autre tiennent à quelques nuances près le même langage. Tous les deux maudissent la guerre civile et font appel au respect de la loi comme au res pect de l’amitié française. Tous les deux expriment avec une^ force émouvante la volonté de paix, d’ordre et d’entente qui est celle de l’immense majorité de la nation. - J’ai pensé qu’il était bon de faire écho aux paroles bienfaisantes de ces deux représentants hautement qualifiés de la génération du feu* Ne pouvant tout citer, je reproduis ici les déclarations de M. Henri Pichot à M. Paul Allard (mais les déclarations de M. Jean Goy mériteraient également la plus grande et la plus sympathique attention). — L’Union Fédérale ne peut ni no veut être Front populaire ou Front national. I ci est le mot d’ordre que j’adresserai à nos camarades dans le prochain numéro de notre nouveau journal Notre France. Le 11 novembre, nous avons vu, non seulement à Paris, mais clans nos villes et nos bourgades, deux cortèges de combat tants ! Mon devoir est de crier :« Alerte!» Les uns disent : « Nous sommes l’or dre, la Patrie, la tradition ! » Les autres répliquent : « Nous sommes la liberté, la justice, la paix. » Les uns disent : e La France, c’est nous ! » Et les autres répon dent : « La République, c’est nous ! » Je dirai aux premiers : « Nul ne peut prétendre incarner., à lui seul, la Patrie, indivisible" bien de tous les Français......

À propos

L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.

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