Extrait du journal

k A Résistance a proposé une doctrine au pays. Le pays approuve cette doctrine. ■m* Il attend — avec confiance, mais avec impatience — que le gouvernement en tire un plan précis, audacieux et cohé rent, qui porte remède à ses souffrances, et surtout qui les justifie. Ces trois points résument le sens profond des élections muni cipales, par lesquelles la nation libérée vient d'exprimer sa liberté reconquise. Mais, pour que sa voix soit durablement entendue, encore faut-il que la Résistance s'unisse sur l’essentiel, au lieu de se diviser sur l’accessoire. Comment, par exemple, le gouvernement pourrait-il inter préter la signification politique d’un scrutin s’il voit un même parti, dans un même département, s’allier tantôt à l’un de ses concurrents contre un autre, tantôt au second contre le premier ? Comment la leçon véritable, c’est-à-dire efficace, d'une consul tation nationale pourrait-elle se dégager clairement, si teI parti se dissimule sous un masque, s’affuble d'une étiquette équivoque ? En bref, comment la démocratie pourrait-elle jouer si l’appétit des mandats se substitue à l’expression des idées ? Or — nous le savons par une dure expérience — la démo cratie ne pèche et ne s’affaiblit jamais que par la peur de s’affir mer tout à fait. On n’aura pas le droit de dire que le gouvernement du peuple par le peuple est vraiment le...