Extrait du journal

L'élégante locution de cc sales mécaniques » n'était pas rayée du répertoire des Ligues, et il nous fallait continuer de crier aux foules que ces sales mécaniques étaient de la pensée muée en matière, que « nous jetions des pierres dont il sort de la vie » et que la vibrante automobile. lancée sur les routes de notre doulce France chantait toute la passion du travail, toute la poésie de la force, tous les rythmes de la science émouvante. Devant tant de lyrisme, il se trouvait encore des ignorants pour bayer, des sceptiques pour sourira, des sots pour ricaner, et des cuistres véhéments pour pousser une clameur d'indignation. Cinq ou six' B&otiens adipeux et puérils s'unissaient dans le dessein d'entraver l'essor de l'automobilisme, fomentaient de petites protestations, ré(jjgeaient de petites catilinaires, inondaient le pays de petites brochures, se livraient en un mot à une petite propagande imbécile qui eût été des plus réjouissantes si elle n'eût entraîné quelques niais, enchanté quelques grincheux, excité quelques malfaisants. Bref, parmi les curieux attirés vers ce 3e Salon, s'il se trouvait une foule d'enthousiastes, on reconnaissait également l'armée méfiante des irrésolus, travaillés par cette campagne hostile et qu'on ne conquerrait qu'aux prix de nouveaux efforts....