Extrait du journal

On sait qu'en Amérique existent des trains appartenant à des particuliers et qui contiennent, outre plusieurs cabines à coucher, deux ou trois salons, une salle à mander, sa cuisine et ses glacières, enfin Uà1 bureau meublé de machines à écrire pour rédiger, entre ; deux stations, les contrats passés durant les visites d'affaires dans les villes. Certains renferment, en outre, un compartiment destiné à l'automobile. Dès nu'on arrive en gare, une sorte de pont-levis rabaisse, la machine descend sur le quai, gagne la sortie, la route ou la rue, et emmène promntement le voyageur où son intérêt rappelle. C'est une économie de temps fort précieuse dans cet immense pays dont les centrés industriels sont séparés par des distances infranchissables, à moins de trente, quarante, cent heures d'express et davantage, en un Lemps où la seience financière conseille < de réunir en quelques mains toutes les richesses éparses d'une môme produc- ; lion, afin de supprimer la concurrence. Un homme, désireux de former, avant j pes rivaux, le trust qu'ils imaginèrent, < doit employer des moyens de vitesse in- ] comparables. Aussi, voit-on ces sortes • de banques ambulantes circuler fréquemment. De-ux administrateurs, trois < sténographes, un comptable, un ingénieur, un architecte, vivent ensemble, j plusieurs semaines, dans ces trains. Ils '< y couchent ; il:3 y dorment ; ils y mangent, dédaigneux des auberges, pujs retournent à New-York, ayant ainsi par- : couru le contin emt de l'est à l'ouest, de l'ouest au sud, du sud au nord....