Extrait du journal

On peut dire, je le sais, que la guerre instituée en 1881 et les années suivantes, ce que M. Goblel appelait une grande guerre, était dirigée contre le clergé et ne portait pas sut la religion. J’aurais bien des choses à répondre, si on entrait dans les détails de cette longue et triste lutte. Mais je ne le fais pas ; je suppose que cette distinction est fondée , c’est du clergé seulement qu’il était question : on l’éloignait des écoles, des hôpitaux et des bureaux de bienfaisance, oui le punis de son ingérence dans les dernières élections, et pour l’empêcher de recommencer aux élections suivantes. Croyez-vous que cette distinction, si difficile à faire admettre par les esprits les plus éclairés, soit comprise par le peuple? Vous mettez le prêtre à la porte: il en conclut que vous le croyez dangereux. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement? C’est un peuple; il n’a pas, comme vous, l’habitude de couper un cheveu en quatre. Il voit donc que vous traitez le prêtre comme un personnage hostile et dangereux, et alors il arrive de deux choses l’une : ou il reste fidèle au prêtre, et il s exaspère contre vous, ou il s’exaspère contre lui. Il retrouve aussitôt dans sa mémoire toutes les sottes plaisanteries contre les brocards qui provoquent depuis si longtemps la joie des estaminets et des corps de garde. Il conduit M. le curé, de l’école d’où on le chasse, jusqu’à...