Extrait du journal

Bagnères-de-Bigorre Dimanche 14 Septembre 1890. La Semaine Quand le navire est sur le point de sombrer, les rongeurs qui l’habitent s’empressent de fuir. C’est l’exemple que vient de suivre un ancien ami du général, nommé dé puté de Paris grâce à l’étiquette boulangiste. Voyant qu’il n’y avait plus rien à at tendre de l’ancien comité national, M. Mermeix s’est mis à raconter par le menu, dans le Figaro, tous les détails qu’il connaissait sur l’organisation de la campagne à laquelle il doit son mandat législatif. Cette façon d’agir prend le nom de forfaiture, et nous ne serions nullement surpris de retrouver dans la publication des «coulisses du boulangisme » la main du gouvernement. Seulement l’impression sur l’esprit public n’est pas celle qu’en espéraient les inspirateurs de ces indiscrétions. On comptait que le scandale éclabous serait le parti monarchique. — On s’est singulièrement trompé. On eût été enchanté de diminuer dans l’estime générale le caractère, l’esprit politique de Monsieur le comte de Paris. Et voici que le rôle joué par le chef de la maison de France n’offre aucune prise aux venimeuses attaques de ses adver saires. Son attitude correcte, loyale, le place au-dessus de toutes les agitations de cette aventure électorale. Le prince apparaît plus que jamais comme l’homme indispensable, néces saire à tous les conservateurs épris d’un gouvernement de justice, de probité, de liberté, digne de la France. On a renouvelé, à cette occasion, les perfides insinuations de certaine presse peu respectable, et bien usées, au sujet de la restitution des quarante millions confisqués aux princes d’Orléans. Comme si chacun ne savait point aujourd’hui que cet acte d’équité n’a été qu’une restitution partielle de domaines non aliénés, et que les princes ont fait le généreux abandon d’une somme supé rieure, représentant la valeur des biens vendus autrefois par l’Etat. La France monarchique est fière de son chef; elle sait qu’elle peut compter sur son intelligence, sur son ardent patriotisme, et sur la haute dignité de son caractère. Veut-on savoir où en est 1 application de la loi de 1886 par rapport aux écoles primaires de filles. A. partir du 1er octobre prochain, on...