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Le Bien public, 1 mars 1876

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Le Bien public
1 mars 1876


Extrait du journal

Sous le titre effrayant de Troubles dans Gard, on lit dans la Gazelle de France que « neuf brigades de gendarmerie ont eu peine à maintenir l’ordre dans la pe tite ville de Saint-ilippolyte. » Plusieurs personnes ont été blessées, la foule a en vahi la caserne, l’église a été pillée, sac cagée, le curé a été frappé, etc. Nous ne savons dans quelle sacristie la Gazetie prend ses renseignements, mais nous pouvons affirmer que tout son récit n’est qu’un ridicule fatras de fausses nouvelles. Le sac de l’église, les violen ces dont le curé aurait été victime sont en particulier autant de mensonges et de calomnies à l’adresse de la population protestante de Saint-Hippolyte, dont les votes ont assuré le succès du candidat républicain. Les correspondances que nous rece vons de Nîmes et du Gard nient formel lement que l’ordre ait été troublé à Saint Hippolyte un seul instant, si ce n’est par la cavalcade inattendue des gendarmes de M. Guignes. Ce n’est pas la première fois, du reste, que les républicains de Saint-Hippolyte sont calomniés par leurs adversaires. Il y a deux ans environ, une croix de mis sion élevée à l’entn'e de la ville, fut ren versée et mise en morceaux pendant la nuit. Naturellement, on accusa du délit les protestants et les républicains. Des arrestations furent faites et la justice procéda à une enquête. Force fut bientôt de relâcher les inculpés, faute de preu ves, et il devint à peu près évident que le renversement de la croix était dû à des agents provocateurs catholiques. Il paraît que les cléricaux du Gard et les feuilles qui leur serrent d’organes ont encore recours aux mêmes procédés de calomnie et de délation. On a vu quels débordements ils mettent à la charge de la population de Saint-Hippolyte. La vérité est cependant que les brigades de M. Guigues de Champvans, pour ne pas s’ennuyer dans cette petite ville, ont dû passer leur temps à abattre des arbres de la liberté. Le grotesque se mêle agréa blement à l’odieux dans ces expéditions préfectorales. Après la destruction des arbres de Saint-Hippolyte, gendarmes et commissaires sont partis pour Sauve où leur avait été signalé un peuplier des plus subversifs. Arrivés sur l’emplace ment désigné, ils ont vainement cherché le coupable. Les intempéries de l’air en avaient eu depuis longtemps raison. On n’a pas même trouvé ses débris pour en apporter un morceau à M. Guignes....

À propos

Lancé par Henri Vrignault au mois de mars 1871, quelques jours seulement avant la Commune de Paris, Le Bien public rejoint dès sa naissance les rangs des journaux protestant contre les élections organisées par le Comité central. Interdit un mois après son lancement, le journal réapparait à la chute de la Commune. Républicain et conservateur, Le Bien public devient alors le journal porte-parole d’Adolphe Thiers. Lorsqu’il tombe entre les mains d’Athanase Coquerel en 1874, il se teinte également d’une couleur fortement anticléricale.

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