Extrait du journal

avec des considérants contenant une flé'rissure de leurs actes. » Ils s’en moqueront pas mai les associés de i’aflaire de Broglie et consorts de vos flétrissures pla toniques ! Est-ce que tout ce qu’on peut dire d’eux n’a pas été dit? Est-ce qu’ils n’ont pas été cloués au pilori par la presse et par l’opinion? Au contraire, vos considérants deviendront pour eux un titre de gloire aux yeux de la réaction. Voyez ce qui se passa sous Louis-Philippe pour les flétris de Belgrave-Square ? En politique, les mots ne comptent pas. Il faut les faits. Vous aurez beau donner à votre anathème les formes les plus impitoyables, il n’aura pas de valeur s’il n’a été sanctionné par un débat contradictoire et juridique Tout est là. Vous avez fait une enquête parlementaire. Par cela même qu’elle était parlementaire, on a la possibilité d’en contester les résultats et d’en suspecter les procédés. Car il est bien évident que les commissaires se trouvaient être juges et parties. D’ailleurs, pour le public, les dépositions reçues dans le tuyau de l'oreille ne comptent pas. Est-ce qu'un accusé, comparaissant devant le jury, la foule se soucie des preuves qui ont été re cueillies par le juge d’instruction? La foule juge sur ce qui se passe en séance. De même pour le Seize-Mai. Si vous procédez par ua vote d’ecrasement dédaigneux, le pays ne comprendia pas. Et vous aurez donné à ces grands coupables un prétexte pour dire : — Vous voyez qu’on a eu peur de ia lumière. Vous voyez qu’on a étouffé l’affaire. Vous voyez que nous sommes des persécutés et non des con damnés ! Si l’on n’a pas le courage d’aller jusqu’au bout, qu’on ne fasse rien. L’impunité complète vaudra mieux qu’une justice incomplète....