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Le Charivari, 5 septembre 1845

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Le Charivari
5 septembre 1845


Extrait du journal

Le gouvernement paternel dont nous avons le bonheur de jouir vient enfin d’être touché de la mi sère du pauvre monde. Il a compris que l’argent su bit une dépréciation toujours croissante; et dans sa commisération pour les classes malheureuses, il s est décidé à augmenter le salaire... de soixante-quatre sous-préfets. Ainsi nos grands économistes sociaux ont fini par se rendre à l’évidence. Ils ont reconnu qu’avec qua tre francs par jour, il est à peu près impossible de payer son loyer, ses impositions, son feu et sa chan delle, et en conséquence, attendu que les sous-préfets ne paient ni logement, ni contributions, ni chauffa ge, ni éclairage, ils ont senti la nécessité de porter à dix-sept francs la journée des sous-préfets. C’est toujours un commencement. Toutes les per sonnes charitables qui s’intéressent à la condition des classes pauvres, seront bien vivement touchées de savoir qu’on a pris soin d’apporter du soulage ment au sort des sous-préfets. 11 est certain que cette excellente mesure ne pour ra manquer de donner du courage et de l’espoir aux ouvriers qui prétendent que le salaire des travail leurs est devenu insuffisant. Il y aura peut-être des gens qui diront que, si le gouvernement est en veine de sollicitude, c’eut été le cas de songer à quelque chose de plus urgent. Pour quoi, par exemple, poursuivre si rigoureusement les charpentiers qui cherchent à améliorer eux-mêmes leur condition?... Patience! un gouvernement ne peut pas améliorer tout à la fois et il doit commencer par les classes les plus intéressantes. Je sais bien que les charpentiers méritent quelque intérêt, en ce qu’ils exposent tous les jours leur vie sur des échafaudages, et qu’ils sont sujets à diverses égratignures, telles que jambes cassées, bras démis, têtes fendues, etc. Mais les sous-préfets qui occupent aussi une posi tion élevé dans l’édifice social ne sont pas moins ex posés, puisqu’ils reçoivent à tont instant des horions de la presse indépendante, des circulaires de M. Duchàtel, des croix d’honneur, etc. Les charpentiers courent souvent risque de faire...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • lherminier
  • buloz
  • duchàtel
  • quant
  • paris
  • hel
  • somme
  • luxembourg
  • intel