Extrait du journal

I. — Les marécages du Palais-Royal. Monsieur le Rédacteur, Etes-vous passé d’aventure depuis quelque temps dans les parages du Palais-Royal? Sinon, passez-y, rien que pour la curiosité de voir en plein cœur de Paris, dans une des plus élégantes promenades, un marais fétide exhiber ses végétations dégoûtantes. Ce marais, c’est le bassin du jardin. Du fond montent des mousses fangeuses et des poly pes bizarres. Les grenouilles ne tarderont pas à se met tre de la partie. Quant aux miasmes, avec le soleil printanier, ils ont commencé à empohonner l’air à un kilomètre à la ronde. A qui imputer une aussi scandaleuse incurie ou un aussi scandaleux incurage? Je ne sais. Mais le Charivari, au nom de la salubrité, devrait bien rappeler un peu l’éiilité à ses devoirs. Agréez, etc. C’est fait. II. — Trop de pantalons rouges. Monsieur le rédacteur, Je suis plein de sympathie pour notre brave armée. Cependant ce n’est pas tout à fait une raison pour que la population civile joue un rôle par trop sacrifié, aux courses du bois de Boulogne. Un privilège que j’applau dis volontiers octroie l’entrée gratuite aux soldats. Mais est-ce un motif pour que ceux qui payent leurs vingt sous soient absolument expropriés du droit de rien voir ? C’est ce qui arriva pourtant dimanche. Tous les pre miers rangs, le long de ia barrière, étaient envahis sur tout le parcours des voitures, c’est-à-dire dans la seule partie où il y eût quelque chose à voir, par d’estima bles pantalons’ rouget derrière lesquels femmes et hommes sans uniformes se dressaient en vain sur la pointe des pieds. Ne serait-h pas possible et. équitable d’attribuer aux gratuits seulement une portion de la pelouse, en ré servant l’auire au public payant, de manière à ce que l’égalité dont le nom rayonne sur nos édifices soit un peu mise en pratique? Agréez, etc. La réclamation nous paraît assurément fondée. Avis à qui de droit. Jean Ralph....