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Le Charivari, 11 mars 1837

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Le Charivari
11 mars 1837


Extrait du journal

mauvaise foi de ceux qui nient les conséquences de la révolution de juillet! » Il est bien malheureux que le ministère ne se soit pas avisé de ce stratagème avant le vote de la loi de disjonction. Le résultat eût été tout différent, si M. Molé était venu dire à la tribune: « On prétend que nous avons soustrait une tête princièrc au joug de la loi? Voyez comme nous venons de faire ployer sous ce joug la liste civile qui est une des premières puissances du royaume. Nous avons enlevé à la jus tice un prince conspirateur ; mais nous venons de lui livrer un cabriolet de la reine, non numéroté. Nous avons enlevé Louis Bonaparte sous le coup d’une accusation capitale ; mais nous avons fait con damner la liste civile à deux francs d’amende par le juge de paix. Vous voyez que nous sacrifions tout à la justice, et qu’avec nous l’égalité devant la loi, comme la nationalité polonaise, ne périra pas. » 11 n’est pas douteux qu’un pareil langage aurait gagné beaucoup de suffrages au ministère. Le grand acte de justice du cabriolet aurait effacé la mauvaise impression de l’acte de bon plaisir de Strasbourg. Les 211 auraient été tout au plus loO; le rejet de la loi n’eût pas démantelé le ministère, et mis en ques tion, comme dit M. Fonfrède, l’œuvre de six années. La loi volée eût, au contraire, donné du courage au système. Il se serait avancé a pas de géant dans la voie des réactions ; il aurait aboli le jury dans trois mois, suspendu la liberté individuelle dans six mois , et supprimé la liberté de la presse dans un an. La mo narchie eût été sauvée et la subvention du Journal de Paris aussi. Et ces immenses résultats auraient été obtenus au prix d’une mesquine amende de deux francs. Qua rante sous ! Le salut de la monarchie n’aurait pas plus coûté qu’un dîner dans les gargottes du PalaisRoyal, ou qu’un parterre aux Variétés. C’est à se casser la tète contre les murs, de déses poir de n’y avoir pas songé plus tôt. Mais n’ayez peur que le système s’assomme ! il aime bien mieux con tinuer à nous assommer. THÉÂTRE DE LA PORTE-SAINT-MART1N. Première représentation des Deux Familles, drame en cinq actes, par MM. Anicet-Bourgeois et Dennery. Ce drame est fondé sur une idée malheureusement trop vraie. L’autorité de la chose jugée est absolue devant la loi et ne l’est pas devant l’opinion. En vain vous aurez convaincu vos juges de votre innocence, il est bien rare que vous sortiez d’un procès criminel sans emporter une souillure qui ne s’effacejamais. Quel-...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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