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Le Charivari, 13 octobre 1845

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Le Charivari
13 octobre 1845


Extrait du journal

11 se pratique en ce moment à la Bourse une pe tite manœuvre qui n’est peut-être pas fort régulière et qui semble tenir un peu trop à l’art de grouper les chiffres. Depuis une quinzaine de jours le conseil d’État a cru devoir réduire de 500 à 375 francs le taux no minal de chacune des actions Rothschild. Il semble qu’une modification de cette importance mériterait bien d’être annoncée aux mortels assez privilégiés pour posséder de ces précieuses valeurs. On serait tenté de croire que MM. les agens de change ont dû s’empresser de rendre cette décision publique ou tout au moins de la mentionner sur leurs bordereaux. Pas si actionnaires ! Bien au contraire, il semble qu’on fasse tout à la Bourse pour laisser ignorer au public le plus long temps possible ce léger changement. Ainsi, par exemple, les actions dont la prime est en ce moment de 300, 305 ou 310 francs, au lieu d’être cotée, 675, 680 ou 685 francs continuent d’être cotées im perturbablement 800, 805 ou 810, comme si de rien, je veux dire de conseil d’État n’était. 11 en résulte qu’une infinité de particuliers qui s’i maginent avoir droit à un titre réel de 500 fr. par action seront plus ou moins étonnés de recevoir un morceau de papier tarifé 375 francs, ce qui ne fait ‘ après tout qu’une simple différence de 125 francs de notre monnaie. Ce n'est vraiment pas la peine ■ d’en parler. Mais ce n’est pas tout. Si vous chargez un agent de change de négocier des valeurs Rothschild, à 300 francs de prime, cet estimable officier ministériel s’empresse de vous remettre de la main gauche un bordereau de 800 francs, tandis que de la main droite il vous inscrit sur son calepin pour 675, ce qui est le cours authentique et véritable. Si vous vous apercevez de cette légère différence, on vous di ra que tout cela revient au même, et qu’il ne s’agit que de s’expliquer. Il est bien entendu seulement qu’on a le plus grand soin d’éviter toute explicaion. -. -, *...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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