Extrait du journal

l’état de siège existe, les ouvriers les plus riches et les plus éclairés, les plus laborieux par conséquent et les plus honnêtes sont à la tète du mouvement démocratique. Donc l’état de siège est inutile, ce qui ne m’empêche pas d’être fier de l’avoir voté et d’être prêt à le voter encore. La révision totale mène à la monarchie. Je l’a voue. Mais on prétend que la France n’est pas mûre pour la monarchie. On soutient également qu’elle n’est pas mûre pour la république. Le fait est que la France est mûre pour quelque chose. Pour quoi ? Je n’en sais rien. Un de ces quatre matins, la France nous l’apprendra. J’ai la plus profonde admiration pour M. Thiers; ce grand homme d’état me permettra cependant de lui dire que sa fameuse phrase ; La République est le gouvernement qui nous divise le moins, est une véritable absurdité. La vérité est que la République est le régime qui nous permet de rester divisés ho norablement. Les esprits vulgaires trouveront que c’est au fond la même chose, mai6 qu’on lise les mémoires de Louis XIV et on verra que c’est bien différenl. Il y aurait pourtant danger à rester plus long temps dans cette situation. Unissons-nous, embras sons-nous, l’union fait la force, etc., etc., etc., etc. Quand je jette un coup-d’œil sur l’état du pays , je vois que la garnison de Paris qui était de tant de mille hommes en 1815, de tant de mil|e hommes en 1830, est maintenant de quatre vingt mille hommes. Voilà pour le côté matériel. Il y avait des libéraux sous la restauration, Des républicains et des saint-simoniens sous LouisPhilippe. En février sont venus les socialistes. D’où je conclus qu’il faut rétablir la [monarchie, si non gare aux cosaques. Si vous me demandez quelle monarchie je con seille à la France, si son salut à mes yeux est dans la monarchie impériale, dans la monarchie consti tutionnelle ou dans la monarchie absolue, je vous demanderai la permission de garder à cet égard un silence prudent. Qu’il vous suffise de savoir cependant que quoi que j’aie défendu l’inquisition, quoique je me croie aussi bon catholique que mon ami Montalembert, quoique mes préférences pour le droit divin soient cennues, je reconnais la légitimité des conquêtes de la révolution de 89 qui a consacré le triomphe de la liberté et de la raison humaine en introduisant...