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Le Charivari, 21 juillet 1834

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Le Charivari
21 juillet 1834


Extrait du journal

j’ai cependant peisisté à garder, malgré leurs efforts pour l’en lever de mon chapeau. » Arrivé à Paris, j’ai subi un interrogatoire devant la com mission des pairs : là, au lieu de développer des charges sé rieuses contre moi, on me demandait des renseignemens sur tel ou tel citoyen de Montauban. Peut-on se jouer de la justice à ce point! On paraissait vouloir tirer ma culpabilité de mes réponses, sans avoir aucun fait positif à m’alléguer. » Je suis à Paris, seul, sans connaissances, sans appui; la pres se est la seule voie qui me reste pour me plaindre et demander justice d’une détention si arbitraire, si longue et si ruineuse pour moi et ma famille. »> Assalit. » Au nombre des malheureux qui attendent dans les angoisses d’une longue captivité, qu’il plaise à la basse-cour de donner enfin un dénoùinent à son grrrand complot, se trouve un vieil lard lyonnais, du nom de Caussiedière. Ce vieux patriote a vu succomber presque toute sa famille dans les derniers événe mens; la jugerie menace ceux que le fer a épargnés. Pendant qu’il souffre lui-même dans la prison de l’ordre public, un de ses fils est également incarcéré sous le poids d’une accusation de meurtre, relative à l’insurrection de St-Etienne; une sœur a été tuée dans ces journées de deuil ; tt enfin, son plus jeune fils, un dei défenseurs de l’église des Cordeliers, étais ce com battant dont tous les journaux ont raconté la fin courageuse , et qui, au moment où l’église fut emportée, se plaça devant le maître-autel, tira son dernier coup de fusil, puis jeta son arme ; et découvrant sa poitrine , tomba en s’écriant : Voilà comment meurt un républicain ! Cet homme , qui a tout supporté sans faire entendre une plainte , comparaît de temps en temps, lui vieillardaffaissé, après de si rudes épreuves, par ses souffrances physiques et morales), devant un juge imberbe, délégué par la cour des pairs, qui l’in terroge froidement, entre le dîner qu’il vient de finir et le bal où il va se rendre ; puis le fait reconduire dans son cachot, jus qu’à ce que la cour des pairs, si elle l’ose, mette fin à tant d’in fortunes , en l’envoyant rejoindre sa fille tuée en pansant des blessés, et son fils mort sur l’autel en découviant sa poitrine! Enfin, pour compléter ce triste chapitre, voici le récit d’un fait qui s’est passé avant-hier publiquement, à la face du soleil. » Avant-hier matin,la chaîne de Brest est partie de Bicêtre.Les forçats étaient enchaînés, suivant l’usage, sur deux charrettes escortées de gardes chiourmes. Une foule assez nombreuse était rassemblée sur le boulevard de Fontainebleau , pour voir passer ce hideux cortège , lorsqu’au milieu des assassins et des brigands, à côté de B.obert qui a fait étrangler sa belle-mère, et d’un autre monstre qui a égorgé ses propres enfans, ou vit paraître deux hommes, dont la figure calme et résignée, le main tien noble et décent, contrastaient singulièrement avec l’abat tement stupide ou la brutale effronterie de leurs compagnons de voyage. C’étaient des combattans de juin : l’un , Didier, sousofficier de la garde impériale ; l’autre, Léger, décoré de juillet, condamnés à 15 et à 20 ans de travaux forcés. Du milieu de la foule sortirent deux décorés de juillet, qui s’approchèrent de la voiture et adressèrent la parole aux deux condamnés Le peuple s’émut alors, et, comprenant quels étaient ces hommes, il ma nifesta son indignation sur une prétendue bien être écrite dans le code , mais qui ne nos mœurs....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • assalit
  • paris
  • montauban
  • cahors
  • caussade
  • brest
  • fontainebleau
  • aubert
  • légion-d