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Le Charivari, 22 août 1853

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Le Charivari
22 août 1853


Extrait du journal

tète, pendait sur son dos attaché à son cou par une ficelle. N’ayant pu se rappeler l’usage du gilet, il portait le sien à la main et s’en servait de temps en temps comme d’un mouchoir. Il traînait après lui deux chaises, un tabouret et d’autres menus meubles attachés tous ensemble avec une corde fixée à sa ceinture. Bien qu’il plut à verse, il avait son para pluie sous son bras, ne compienant pas que c’était le moment de l’ouvrir. Voilà à quel degré d’abjection est descendue l’es pèce humaine dans le Piémont depuis l’inauguration du statut qui proclame la liberté de conscience. On a tout fait pour le diable et le diable ne se montre guère reconnaissant puisqu’il profite des libertés qu’on lui a données pour abrutir le Piémont. Quelle leçon pour les imprudens qui, par faiblesse ou par lâcheté, se montrent quelquefois disposés à faire des concessions à Satan ! L’Univers ne voit qu’un remède au mal, c’est que toutes les puissances régulières de l’Europe s’enten dent pour envahir le Piémont et en extirper l’hérésie par la force des armes. Les topiques recommandés par les gens de la pieuse famille ne sont point va riés, mais ils ne manquent pas d’énergie. Pendre, fusiller, emprisonner, exterminer, brûler, voilà la recette ; commençons par là et nous verrons après. L’Europe ne pourra espérer un peu de tranquillité qu’après qu’on aura mis tous les Piémontais à la broche, sauf le correspondant de Y Univers. Clément Caraguel....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • clément caraguel
  • sainte-beuve
  • europe
  • paris
  • lea
  • turin