Extrait du journal

JËU REPRÉSENTATIF, POUR FAIRE SUITE AU JEU DE L’OIE. Les cortès se sont déclarées hier en permanence. Les députés ont voulu passer la nuit dans la salle des séances. Chacun d’eux avait reçu un fusil et des munitions. Pour abréger les heures de cette séance nocturne , on assure que nos législateurs ont engagé et intéressé fortement des parties de cartes. ( Correspondances d’Espagne.) i.e président. — Messieurs , les circonstances sont graves. L’ennemi est à dcmi-lieuc tout au plus de la capitale ; du Retiro et de l’Observatoire on distingue parfaitement ses positions .. le député agioto, à part. — Diable! j’ai eu tort de mander à mon correspondant de Paris d’acheter des fonds des cortès. S’il est encore temps, je vais lui signifier d’acheter, au contraire, de l’emprunt de don Carlos. le président. — Un admirable élan d’énergie et de patriotisme s’est emparé de la population de Ma drid. Chaque citoyen s’est fait soldat pour combattre l’ennemi; la garde nationale dispute à la garnison les postes les plus dangereux. Vingt-quatre pièces d’artillerie légère sont disposées sur plusieurs points; le Retiro est hérissé d’artillerie. Madrid n’a jamais eu un aspect plus martial; et, pour résister à Napo léon, nutre capitale n’avait pas déployé toutes les ressources, tous les moyens de défense réunis en peu d’heures, comme par enchantement. ( Tous les députés démocrates applaudissent avec en thousiasme.) le député agioto, à part. — Diable! Madrid sur un si bon pied de défense ne saurait tomber au pou voir du Prétendant. Je ferais mieux décidément de m’en tenir à l’emprunt des cortès. le député dupinos. — Pardon, si j’interromps M. le président. Mais je voudrais savoir si tous les citoyens qui ont pris les armes l’ont fait régulière ment. Nous avons des forces organisées pour nous...