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Le Charivari, 27 décembre 1866

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Le Charivari
27 décembre 1866


Extrait du journal

députés, attendez, votre tour viendra et je ferai un Sadowa parlementaire quand j’en aurai fini avec les Sa*do\vas à main armée. Ce n’est pas un habitué de la rhétorique qui aurait de ces candeurs-là. Les évêques italiens posent à la persécution ; c’est leur manière à eux d’adorer le bon Dieu. Ce que voyant, M. Ricasoli, qui tient à ne pas leur laisser le privilège de la couronne d’épines,leur a adressé une lettre nette, précise et lumineuse. La cause de la liberté serait à coup sûr gagnée par cette lettre si M. Ri casoli n’avait plaidé devant des sourds. Mais l’Europe a entendu, elle, et cela suffit. M: Ricasoli résume ainsi ses instructions: « Le gouvernement italien dit aux évêques de retour ner à leur ministère, dont ils ont pu être éloignés pré cisément pour des raisons d’ordre oublie. Il n’y met d’autre condition que la condition suivante, imposée à toui citoyen qui veut vivre tranquille : de se renfermer dans sa fonction et d’observer la loi. » Vivre tranquille et observer la loi, c’est là ce que MM. les évêques appellent un martyre. Ils avouent donc qu’ils voudraient être séditieux et violer la constitution de leur pays? Le Charivari d’avant-hier rectifiait une erreur maté rielle dans laquelle il était tombé au sujet de M. Michel Chevalier. C’était son devoir, comme c’était le droit de M. Chevalier de réclamer cette rectification. Mais à côté de la question de fait reste une question d’appréciation sur laquelle nous demanderons à l’hono rable M. Michel Chevalier la permission de ne pas être plus de son avis après qu’avant la lettre... qu’il a bien voulu nous écrire. Dans cette lettre, notre correspondant prétend que nous lui cherchons une querelle plus allemande que celle de M. de Bismark à l’Autriche. Le Charivari à son tour proteste. Querelle est un mot qui n’a ici nulle raison d’être. Nous discutons, non pas la personnalité de M. Michel Chevalier, mais un point de principe. M. MiGhel Chevalier nous écrit : « Quant à savoir s’il est extraordinaire que celui qu1 ne professe pas continue à s’appeler le professeur à l’exclusion de celui qui professe, voici la réponse que je vais vous offrir. C’est ce qui a été pratiqué par M. Guizot, M. Biot, M. Villemain, M. Cousin et cent au tres. Si le suppléant n’est reconnu que sous le titre de suppléant, c’est parce qu’il est nommé dans des condi tions et sous des formes bien moins solennelles que le professeur. Celui-ci est choisi par le ministre sur la présentation du Collège de France et de l’Institut. » Le suppléant est proposé par le professeur et nommé par le ministre. Il n’est d’ailleurs nommé que pour un an chaque fois. De la sorte, à la clôture des cours, le suppléant n’est plus rien jusqu’à ce qu’une nouvelle présentation ait rajeuni ou plutôt ressuscité son titre qui était dans les limbes. » Chaque année donc j’étais en droit ou de remonter en chaire ou de choisir un autre suppléant. C’est ce dernier parti surtout que je regrette de n’avoir pas pris. J’aurais formé ainsi des sujets pour l’enseignement de l’économie politique, tandis que je ne suis pas certain d’avoir formé M. Baudrillart. La dernière année tout...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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