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Le Charivari, 28 décembre 1832

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Le Charivari
28 décembre 1832


Extrait du journal

Il y a mieux, ajoutais-je ; il ne dépend pas plus du gouver nement de changer la destination de ces fonds qu’il n’est en son pouvoir de faire rebrousser ia Seine. Le gouvernement n’est en tout ceci qu’une espèce de caissier sur lequel la chambre tire à vue au profit des hommes de lettres les plus dignes , jusqu’à coneur encede telle somme. Ainsi donc , il suffit, pour qu’un homme de lettres ait droit, mais droit, entendez-vous? à sa part d’encouragement, qu'il puisse dire au gouvernement: « Je suis incontestablement un Uoimue de lettres; voici deux, trois, quatre, dix, vingt volumes qui te le prouveront; je suis incontestablement encore dans une position de fortune peu confortable. Donne-moi ma part des fonds destinés par la France à payer mon encre et mes plumes. » Ce qu’entendant, le ministre doit payer. Que s’il ne paie pas, le ministre est un gredin. Voilà ce que je me disais, et sans doute vous penserez comme moi. lié bien! c’est une erreur! C’est la France, il est vrai, qui vote ces fonds, mais c’est au gouvernement qu'il faut eu sa voir gré ; c’est la France qui les fournit, mais c’est le pouvoir qu’on doit en remercier, de même qu’on doit toute sa grati tude, non pas à l’oncle d’Amérique qui vous envoie des fonda à l’eüêt de payer vos dettes , mais seulement au banquier qu’il a chargé de vous les remettre. Je ne peux pas trop vous expliquer le pourquoi de tout cela, mais c’est du moins cc qui résulte du langage des aboyeurs ministériels, relative ment à l’ex-pension de M. Hugo. « —Hé ! quoi, s’écriaient» ils, l’auteur du Roi s’amuse ose se mettre en opposition » avec le gouvernement! avec ce gouvernement paternel qui » veut bien lui remettre, ne pouvant faire autrement, sa « part des fonds votés par la France au bénéfice des hommes *> de lettres! C’est une horreur! c’est une indignité ! » Or, M. Hugo, qui est un homme de cœur, ne put ouir de de sang-froid ces absurderies, ces hurleries, ces japperies; il prit son brevet de pension, le déchira, et en jeta les dé bris au nez de M. d’Argout. M. Hugo a-t-il bien ou mal fait? Nous pensons, nous, qu’il a mal fait. Notre délicatesse cou -...

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • hugo
  • molière
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  • france
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