Extrait du journal

d évaluer au plus bas toutl’actif de l’immobilière, mais en même temps on n’a pu qu’écouter avec plaisir ses déclarations personnelles au sujet des négociations qu il poursuit avec les anciens administrateurs. Bien qu elles n aient pas encore complètement abouti, il espère arriver à un résultat sans précédent, d’après les sacrifices qui ont été déjà généreusement consentis par plusieurs d’entre eux. Si ce but était obtenu, M. de Germiny présenterait un projet réparateur qui serait soumis à l’approbation ultérieure des actionnaires et qui n’est autre, comme vous l’avez déjà deviné, que la fusion de la Compagnie Immobilière et du Crédit mobilier. M. Sourrigues a présenté à la fin de la séance une observation très sensée ; il a demandé que.le bureau fit connaitre sa pensée, en ajoutant qu’il croyait être 1 interprète du sentiment général en déclarant que tous les administrateurs anciens et nouveaux étaient égale ment responsables ; qu’ils devaient s’imposer chacun dans la proportion de sa fortune, et que ceux qui ne voudraient pas s’exécuter de bonne grâce devaient y être contraints. L’assemblée a prouvé par son attitude qu’elle était de cet avis, et les membres du conseil d’administration ayant gardé le silence on en a conclu que c’était aussi leur opinion. Il faut espérer qu’on en viendra à bout et que la fusion des deux sociétés s’accomplira. Mais à quelles conditions obtiendrait-on cette fusion si on ajoutait foi au tableau lugubre présenté par M. de Germiny? On voit bien que M. de Germiny a voulu peser sur quelques administrateurs récalcitrans ; mais n’a-t-il pas dépassé le but dans le système qu’il a adopté; n’at-il pas pesé trop lourdement sur les malheurenx ac tionnaires de l’immobilière, qui en vingt-quatre heures ont vu leurs actions baisser de 30 francs, ce qui fait un joli total de 4,800,000 sur l’ensemble des actions. Il est probable d'ailleurs qu’un débat contradictoire s’établira sur les estimations du rapport et qu’on arri vera à démontrer que les chiffres qu’il contient sont empreints de la plus fâcheuse exagération et non com plètement exacts. Dans tous les cas un pareil langage n’aurait pas dû se trouver dans la bouche du président de la société. L’effet de la lecture du rapport a été, comme il fallait s’y attendre, une dépréciation des actions de l’immobilière et du Crédit Mobilier ; nous pensons ce pendant que la Bourse reviendra à une meilleure im pression. Les nouvelles farces de M. Mirés. Gomme on s’ennuirait par ce temps de marasme universel et de brouillard à la façon de Londres si l’on n’avait pas ce bon M. Mirés pour égayer un peu l’at mosphère ! Un jour, je l’espère, on lui élèvera une statue avec cette inscription : A l'homme qui a le plus contribué à la gaité publique. M. Mirés, en effet, est de plus en plus un typeultràcocasse. Voyez plutôt ses aventures de la semaine. Il communique au Gaulois de cet air important et mystérieux qu’il affectionne quatre nouvelles fort désa gréables pour des tiers, et qui naturellement étaient fausses. Le Gaulois, forcé d’insérer le lendemain qua tre démentis, les fait suivre d’une note ainsi conçue : « La responsabilité de ces fausses nouvelles à triple...