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Le Charivari, 7 août 1834

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Le Charivari
7 août 1834


Extrait du journal

S'ILS NE VEULENT PAS QUE LA ROYAUTÉ VIEILLISSE, MA FOI/ CE N’EST PAS NOUS QUI FERONT LES DIFFICILES. Article re'alif aux dernières poursuites contre la presse en généraly et contre le National de 1834 en particulier. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, dit le proverbe. Cela est vrai en beaucoup de cas, et notamment en ce qui con cerne la royauté citoyenne. Ainsi, le 7 août a suivi de bien près le ‘24 juillet, et du diable si, sous le rapport de la position sociale, ces deux jours se sont ressemblés pour elle le moins du inonde. Le 13 mars non plus n’est pas advenu bien long-temps après le 7 août, et je veux être abonné au Constitutionnel si, sous le rapport de l’enthousiasme populaire, ces deux jours of frent entre eux ,pour elle, la moindre analogie. Qui sait si les jours qui suivront les jours présens, ne ressembleront pas moins encore à ces jours qui ne ressemblent à rien! Mais en ce qwi concerne le National de 1834 , le proverbe en a menti comme un télégraphe. Pour le National de 1834, les jours se suivent et se ressemblent tous. La vie du National de 1834 se résume, par chaque série de vingt-quatre heures, dans la division suivante : « Fourni le matin une éloquente page. — Reçu, le soir, une assignation qui ne l’est pas du tout. » L’assi gnation ne fait pas plus défaut que la page éloquente, et la page éloquente n’est pas moins invariable que l’assignation. C’est monotone. Ces jours derniers, c’était un tas de procès dont je ne puis, de peur de comte-rendu , vous toucher le plus léger mot, car ils se débattaient devant la cour d’assises ; et je ne sais pas trop ce que deviendraient la monarchie de quatorze siècles, l’ordre public et la vieille société, si je m’avisais de parler de tout ce qui se tri pote à la cour d’assises. Sacrefichtre ! il ne faut pas jouer avec ces choses-là ! Hier, c’était une nouvelle assignation de compte-rendu. Aujourd'hui, c’est un procès devant la cour de cassation, qui vient de décider, toutes chambres réunies, que le National de 1834 et l’ancien National sont le même journal, c’est-à-dire que un et un font un. La cour de cassation n’avait, ma foi, pas be soin de réunir toutes ses chambres pour faire cette belle décou verte à laquelle avaient suffi les lumières de la cour royale de Paris et de celle de Rouen, ce qui est bien peu de chose. Demain ce sera un nouveau procès devant la cour d’assises. Mais comme celui-là n’est encore qu’au futur, je peux en par ler sans ébranler.jusque dans leur fondement, la vieille société, l’ordre public et la monarchie de quatorze siècles. Vous saurez donc, que le National de 1834 vient d’être cité directement par M. Martin (bâton) pour son article sur la séance dite royale. M. Mai tin (bâton) a vu le délit d’offense à la personne du roi et d’attaque à la dignité royale, dans c t article où, dit-il, l’auteur s’est attaqué à ce qu’il y a de plus vénérable par son antiquité. Le National de 1834 n’avait pourtant point parlé du chapeau d’ouverture. Mais il a dit que le roi a déjà un certain âge, c’est-à-dire qu’il est âgé tics-certainement; il a dit que la vieillesse commence à courber une épine dorsale qui, poua être auguste, n’est pas plus invulnérable que les épines dorsales du vulgaire ; il a dit que si le duc d’Orléans, était appelé à travailler eucore dans le Jemmapes et le Valmy, il gagnerait à coup sûr, aujourd’hui com me autrefois, le \almy et le Jemmapes, mais non plus avec cette promptitude de geste, cette vivacité de manières , cet en- * train, ce frou-frou et ce fiingantqui n’appartiennent qu’à la jeu nesse. "Voilà, non pas textuellement, mais approximativement....

À propos

Fondé par Charles Philipon en 1832, Le Charivari fut le premier quotidien satirique illustré au monde. Régulièrement poursuivi pour sa critique de Louis-Philippe, le journal disparaît néanmoins bien plus tard, en 1937.

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Données de classification
  • martin
  • de rigny
  • guizot
  • gérard
  • jemmapes
  • valmy
  • colbert
  • paris
  • rouen
  • orléans
  • aubert