Extrait du journal

La question des retraites ouvrières est une de celles qui demandent le plus impérieusement une solution, et cette réformes! impatiemmentattendue du prolétariat sera, sans aucun doute, mise sur le chantier avant la fin de celte législature. Tous les partis reconnaissent, enfui, la nécessité d'enregistrer cette page de la législation du travail. Sous l’énergique impulsion du socialisme et par le mouvement profond qu’il a déterminé dans les masses ouvrières, les diverses tractions bourgeoises au pouvoir se sont senties entraînées à faction, poussées les unes par un sentiment d’habileté politique, les autres par la peur de perdre leurs dernières troupes. Mais cette belle ardeur ne nous laisse pas, malgré tout, la certitude d’un avenir sans surprise et sans déception. Il y aura de rudes batailles à livrer pour arriver a la constitution de retraites effectives et efficaces et pour empêcher qu’elles ne trébuchent sur le double écueil qm les guette à leur nais sauce, la modicité même de leur chiffre et l’éloignement de la limite d’âge. Si elles ne constituent qu’une somme ridicule, incapable d’assurer vraiment la vie du travailleur devenu vieux, ou si elles ne s’adressent qu’à quelques rares survivants, vieillards au seuil du tombeau, elles manquent leur but et ne sont qu’une amère dérision. Le travailleur ne peut souscrire a celte réforme qu’autant qu’elle lui permet l’espoir d une existence de calma, de repos et de quiétude matérielle parfaite, à un moment où celte existence peut encore avoir quelque charme....