Extrait du journal

Des indices nombreux nous autorisent à penser que le ministère, dans sa campagne en faveur du droit de visite, se propose d’agir sur la majorité principalement par la peur. Le langage de ses journaux confidentiels, tant à Londres qu’à Paris , prépare déjà la chambre à cette nouvelle fantasmagorie. On énumère à plaisir, et on exagère*les périls de cette lutte. Les feuilles anglaises nous prodiguent les paroles menaçantes , et les organes ministériels , les pronostics sinistres. Nous ne savons si le ministère osera se servir à la tribune de ce délicat et ignominieux argument. Dans tous les cas , c'est à cette pierre de touche que l’Europe et la France reconnaîtront la valeur et l’intelligence de la chambre. Si , dans une circonstance aussi solennelle , dans une question aussi décisive, elle pouvait se laisser fléchir ou ébranler par les sophistes de la paix à tout prix, c’en serait fait pour longtemps de notre indépendance extérieure. Les puissances sauraient qu’avec une menace de guerre on vient à bout de toutes nos répugnances, on oblige la majorité à se désavouer elle-même ; et dès lors, bien loin d'avoir consolidé la paix, elle amènerait un état qui, sans être ni la paix, ni la guerre, nous tiendrait sous le coup d’une coercition perpétuelle et redoublerait les exigences et les hardiesses des étrangers jusqu'au jour où nous n’aurions d'autre ressource, d’autre possibilité de résistance que de les repousser par la force. L'histoire là dessus est invariable dans ses enseignement. Les...