PRÉCÉDENT

Le Commerce, 14 octobre 1842

SUIVANT

URL invalide

Le Commerce
14 octobre 1842


Extrait du journal

UK DOCUMEKT OFFICIIL, Nous soumettons au public l’opinion de M. Cunin-Gridaine, ministre actuel tic L’nyricultnre et du commerce, sur la question de notre union douanière avec la Belgique. Cette pièce remonte à 1831, mais elle n’en a pas moins une haute signification. A cette époque, en reflet, la chambre discutait une des questions les plus graves que la révolution de juillet ait soumises à sa délibération. Il s'agissait de savoir si l’on accepterait la réunion complète et absolue, la réunion pure et simple à la France de la Belgique, qui s’offrait, suivant les expressions de M. Cunin-Gridaine lui-même. L’opposition nationale demandait avec instance un vote favorable à* cette proposition. Tous nos intérêts politiques plaidaient dans le même sens. C’est alors que le système crut devoir faire intervenir les intérêts de notre industrie et de notre commerce dans la personne de M. Cunin-Gridaine, pour arrêter l’élan et le vœu national. Dans ces circonstances, ce discours nous parut anti-patriotique, parce qu’à des intérêts imposons, respectables sans doute, il voulait faire sacrifier cette fusion entière et cordiale des deux pays, alors facile, alors possible, et qui nous donnait un territoire étendu, une frontière meilleure et une seconde ceinture de places fortes. L’opinion qu’on va lire n’était pas celle d’un député isolé. C’était le manifeste de ce parti tout entier qui a pris depuis le nom de conservateur. C’était l’inspiration et le point d’appui de la politique de la cour et de M. de Talleyrand. La Belgique fut refusée, on ne le sait que trop. Maintenant nous demandons à ce parti comment il peut accepter aujourd’hui les inconvénients et les dangers au nom desquels il rejetait les immenses avantages politiques qu’il reconnaissait lui-même, sans trouver dans ces avantages la compensation de ces dangers? Nous sommes curieux de voir Iç parti conservateur combattre aujourd’hui les intérêts et les idées sur lesquels il s’appuyait alors. Si ces idées étaient justes, il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les deux pays pour voir qu’elles le sont bien plus encore à présent. Nous invitons donc les journaux de la cour à réfuter M. Cunin-Gridaine, à chanter cette incroyable palinodie et à dire au pays: < Nous ne pensions pas un mot de ce que nous vous disions en 1831. Le pouvoir vous trompait ; nous étions des menteurs et de mauvais citoyens. » Ce sera nn spectacle moral et instructif pour la nation. Nous laissons# maintenant parler M. Cunin-Gridaine. Un...

À propos

Le Commerce fut un quotidien économique ayant paru sous la Monarchie de Juillet concomitamment à l’essor en France d’une moyenne bourgeoisie marchande. Fondé six ans après la Révolution de Juillet qui poussa Louis-Philippe d’Orléans sur le trône, le journal fut racheté un an après par le dramaturge Eugène de Lamerlière qui en fut le directeur de publication entre 1837 et 1840. Économique, politique et littéraire, il suivait l’actualité de la France sous Guizot notamment.

En savoir plus
Données de classification
  • solon
  • de talleyrand
  • hollande
  • bidois
  • claire
  • hissera
  • belgique
  • france
  • hector
  • hollande
  • cher
  • londres
  • europe
  • moselle
  • ardennes
  • paris
  • parti conservateur
  • bt
  • union douanière