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Le Commerce, 17 janvier 1841

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Le Commerce
17 janvier 1841


Extrait du journal

tableau que nous avons tracé , il y a deux jours , de la situation de Buenos-Ayres, c’est que le gouvernement français ait consenti à traiter avec Kus?3. 11 est sans doute inutile de rappeler les crimes et les excès de tout genre de cet homme couvert de sang, naguère gardien de troupeaux , élu gouverneur par la populace, et soutenant aujourd’hui sa domination par la terreur. On n’a pas oublié qu’il reçut l’épithète de monstre de la bouche même d’un ministre à la tribune de la chambre des députés. Ce n’était réellament pas à la république Argentine que nous faisions la guerre; l’immense majorité de la population, loin de nous être contraire, faisait des vœux eu notre faveur ; notre véritable, notre seul ennemi, c’était Rosas, c’était ce tyran de bas étage qui prétendait disposer en toute liberté de la fortune et de la vie de nos concitoyens. Coinutenl donc le gouvernement a-t-il pu descendre à traiter avec cet homme, eu qui sc personnifiait toute la haine contre la France , et dont le pouvoir déshonorait l'humanité? Un pareil acte ne peut s’expliquer que par la déplorable faiblesse de nos hommes d’état. Dira-t-on que Rosas était, au bout du compte, le représentant légal de la république Argentine; que le gouvernement français n’avait pas à considérer l’homme en lui-même, mais le titre dont il était revêtu ; qu’il a traité, non pas avec Rosas personnellement, mais avec le gouverneur légitime du pays ? Cette assertion, qu’il serait facile de combattre en principe, est complètement inexacte en fait. Rosas n’est pas le représentant légal de la république Argentine ; sur quatorze provinces , dont se compose la confédération, il y en a onze qui refusent de le reconnaître et qui ont pris les armes contre lui; d’ailleurs, lorsque Rosas fut réélu gouverneur par la province de Ruenos-Ayres , au mois de mers de l’année dernière, il ne fut nommé que pour six mois seulement, et ses pouvoirs étaient déjà expirés lorsqu’il signa le traité. Ainsi la république Argentine pourra soutenir un jour que ce traité, signé par un homme sans pouvoir légal, se trouve par cela même frappé de nullité. Venons maintenant à 1 examen du traité : les stipulations qu’il rien-...

À propos

Le Commerce fut un quotidien économique ayant paru sous la Monarchie de Juillet concomitamment à l’essor en France d’une moyenne bourgeoisie marchande. Fondé six ans après la Révolution de Juillet qui poussa Louis-Philippe d’Orléans sur le trône, le journal fut racheté un an après par le dramaturge Eugène de Lamerlière qui en fut le directeur de publication entre 1837 et 1840. Économique, politique et littéraire, il suivait l’actualité de la France sous Guizot notamment.

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