Extrait du journal

que. Elle n’a pas enfoui ses métaux dans la terre, mais elle les a portés d’un seul coup à l’tiras ger : ce qui aura à peu de chose près pour nous les mêmes résultats, sauf f in fluente de l’état du commerce anglais sur le nôtre et réciproquement. Il faut bien remarquer en effet comment l’opération est conçue L’Angleterre va tirer pour 50 millions de traites à trois mois sur quelques uns de nos banquiers qui accepteront, et ces traites seront remises à lu Banque de France, qui en comptera la valeur, c'est à dire qui donnera les 50 millions de fr. en métaux. A l'échéance; et de trois en trois mois, les traites seront renouvelées, et cela pendant un an. Voilà donc pendant un an cinquante millions , numéraire, prélevés sur notre circulation, qui, dans l’intérêt anglais et pour féconder les manufactures de la Grande-Bretagne, vont voyager, non seul -ment dans les trois royaumes, mais en Amérique, mais dans les Indes, mais partout où le commerce anglais a des intérêts , même des intérêts de rivalité avec le nôtre. Et ces cinquante millions ne seront pas représentés (lias notre circulation par des valeurs de crédit correspondantes. Non ; ils seront représentés par des valeurs mortes, par de simples titres de créances qui pendant un an resteront cachés dans le portefeuille de la Banque. Dès lors, nous le demandons, le résultat ne sera-t-il pas le même que si la Banque eût enfoui les 50 millions pour un an, avec celte différence toutefois, qu’au bout de l’année, il est incertain que nous puissions recouvrer nos métaux, et que si dans les derniers mois le recouvrement en devient incertain, il éclatera en France une crise qui achèvera d’écraser notre commerce. Suivant les feuilles du pouvoir, la Banque devrait surtout...