Extrait du journal

tration actuelle ne «tient point à recommencer la.restauration. Depuis quatre ans , la capitale est livrée aux ingénieurs, aux architectes, aux sculpteurs et aux maçons. On perce des rues , on ouvre le MU de toutes parts pour l'assainir; ici tin enlève les toiles d'uni immense échafaudage, et c'est une magnifique église, un fronton sculpté, aUx colonnes ean nelées, qui apparaît . et étale ses grilles d'or, ses fresques et son parvis de marbre ; ailleurs c'est le souvenir monumental de nos vieilles et miraculeuses victoires qu'on achève enfin : là un pont, là un musée, plus-loin une colonne; Il n'y a que le monument de juillet qu'on néglige et qu'on ne termine pas. Est-ce par oubli, par regret ou par pudeur ? Quant aux constructions particulières , c'est un prodige ; on n'a pas le temps de détourner la tête , qu'Une maison est bâtie, vaste, commode, solide, s'appuyaul avec aplomb sur ses fondations , «t élevant dans l'air ses pyramides de pierres de taille; où était une misérable échoppe, vos yeux sont tout-à-coup éblouis de l'é clat et des fraîches peintures d'un brillant magâsin. On bâtit partout à côté de vous, sur votre tête , sous vos pieds , et tel s'est couché à l'entresol qui s'éveille et se trouve exhaussé de deux ou trois étages. Ce grand zèle et cette grande activité promettent l'achèvement de l'école des Beaux-Arts pour le printemps ou l'été prochain. La coursera déblayée;on en aura fait disparaître tous.les débris épars et confus ; le monument se montrera debout, sur toutes ses faces- et, en 1836, nos jeunes peintres, nos jeunes sculpteurs, nos jeunes architectes de l'école de Rome y trouveront un lieu d'exposition splendide et magnifique. Cette année , il a fallu se contenter, pour leurs envois d'Italie, a'une vaste, salle encore toute pou dreuse, aux murs fraîchement recrépis. Le public y vient cependant, au ris que de se blanchir le dos et le coudé au pan des murailles; et on doit le re- marquer à la louange du goût et de l'esprit parisien, autrefois cette exposi tion n'était guère fréquentée que parles artistes et les connaisseurs; aujour d'hui la foule s'en mêle. On ne saurait dire que ce soit par pur désœuvre ment , et pour satisfaire son intérêt de banale curiosité ;> qu'y peut-elle trouver en effet de merveilleux et d'attrayant? des tableaux, en petit nom bre; quelques sculptures, premiers èt incertains essais d'artistes ignorés et qui se cherchent encore eux-mêmes^ des noms nouveau!, qui essaient les -voies du talent et de la célébrité, point de ces noms populaires et fameux...