Extrait du journal

miraculeuses guérisons ! Deux heures après, ces deux hommes éminens, ramenés par le chevalier de Saint-Laurent, étaient au chevet de la malade.... Rien dé plus grave, de plus élevé peut-être, dans la vie, que ce moment solennel, où toute,une famille en plçurs attend, palpitante de crainte et d'espoir, l'arrêt que va prononcer le médecin, près d'un lit de douleur !... Son geste, son regard, son émotion, sont à l'ins tant recueillis par les coeurs^ alarmés qui l'entou rent! . ' Cet homme prend alors les proportions imposan tes, et la figure terrible d'un juge suprême ! Les médecins, il faut le dire, ne sont pas aussi généralement blasés qu'on le croit souvent sur les maux de l'humanité. L'habitude de la sphère souf frante qu'ils parcourent sans cesse, leur donne le sang-froid si nécessaire à leur philanthropique profession; mais la sensibilité de la plupart d'en tre eux n'en existe pas moins au fond, de leurs cœurs, et j'en ai vu plus d'un mêlant leurs larmes à celles des familles désolées, et dont la douleur était d'autant plus amère, qu'ils reconnaissaient l'impuissance de l'art devant certains mystères impénétrables de la destruction. ■ Portai et Louis se prononcèrent : Si la malade pouvait résister à la crise violente, mais indispensable,, que leurs prescriptions al laient provoquer, la malade vivrait dans de tristes conditions, peut-être, mais enfin, elle se rait sauvée. La nuit prochaine allait décider de son sort, et le jour suivant devait retrouver la pauvre Blanche orpheline, ou dans les bras de sa mère !...