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Le Constitutionnel, 10 décembre 1846

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Le Constitutionnel
10 décembre 1846


Extrait du journal

Et lâchement vous vous laissez vivre... Mais votre honte est découverte, est publique.. . Oh ! alors... sans doute, plutôt que le pilori... la mort! cette mort expiatrice à laquelle vous voua êtes condamné d'avance. La mort? Pourquoi? A quoi bon/ ce tardif et inutile héroïsme?... N'êtes-vous pas à jamais flétri?.. Mieux v.aut encore une vie déshonorée qu'une mort déshonorée... et la déchéance est à jamais accomplie, et vou» vivez dans votre infamie. . . . . .. . ..... . J'arrivai chez le cul-de-jatte, il m'attendait. — Tu as fait chou-blanc,—me dit-il en riant aux éclats ; — tu ne me rapportes pas le plus petit homme charitable à empailler? — Je seiai votre commis, — lui dis-je avec une sombre résolution. — Demain? — Demain. — A la bonne heure, Cordieu! Voilà l'ordre de notre marche : Je comptais que tu me reviendrais ; j'ai trouvé au jourd'hui une fin de bail, un petit appartement tout meublé. Je me suis arrangé pour les meubles ; demain, nous irons le voir ensemble. Tu diras qu'il te convient, tu signeras un bail, le propriétaire est prévenu. Je ferai les conditions avec le traiteur pour tes repas ; tu ne manqueras de rien ; seulement, pour te mettre en haleine et me donner une ga rantie , tu iras mettre demain toi-même une montre au Mont-de-Piété ; après demain, tu auras congé, mais en suite nous commencerons nos opérations... — Très bien, — lui dis-je ; — mais j'ai faim et j'ai som meil. — Je t'attendais pour souper. Voilà des vivres qui valent mieux que du pain et du lait ; voilà un bon matelas. Je re prends mon lit cette nuit, mon âge me le permet, jeune homme.... ' — Vous n'avez pas de vin ici? — lui dis-je, sentant le besoin de m'étourdir. — A la bonne heure... voilà qui est parler. J'ai làuneliole d'échantillon de Madère... déguste-moi ça, mon fils. Je mangeai et je bus surtout avidement; j'étais si peu habi tué à boire du vin, que je me couchai, sinon ivre, du moins complètement étourdi, car mes souvenirs, toujours si présens, m'échappent quant à la fin de cette soirée. Le lendemain, à mon réveil, je trouvai le eul-de-jatte de bout et habillé. — J'ai donné rendez-vous au propriétaire à onze heures, il en est dix, — me dit-il, — habille-toi, et partons. Je m'habillai, nous partîmes. Au moment où nous quittâmes la demeure du cul-dejatte, il me dit : -...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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