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Le Constitutionnel, 11 juillet 1846

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Le Constitutionnel
11 juillet 1846


Extrait du journal

les faveurs qu'il avait été contraint de sollici ter, ajoutant avec un sourire : « avec cela, ils veulent que je sois indépendant ! » Cependant, il n'est pas un collège, quelque limité, quel que pauvre qu'il soit, qui ne renferme des électeurs accessibles aux pensées politiques. Un devoir grave est imposé à ces électeurs. Qu'ils s'attachent à rendre à l'élection son ca ractère, qu'ils l'empêchent de se pervertir dans de misérables calculs, qu'ils l'élèvent à la hauteur des questions de principes. Dussent ces collèges rester au parti ministériel en de venant politiques, nous nous en réjouirions encore. Nous aimons mieux un conservateur choisi à ce titre, en connaissance de cause, qu'un valet électoral, sans opinion, sans idées politiques, à genoux tour à tour devant ses électeurs pour arriver plus tard aux faveurs du pouvoir, et devant le pouvoir pour con server son titre de député. Dans une lutte po litique, l'opposition peut succomber, mais elle peut aussi l'emporter, et elle a assez foi en elle pour compter sur le succès; mais, dans une compétition de bassesse et de vénalité, elle se fait gloire de succomber toujours. On a vu des élections tourner au profit de l'opposition, et l'opposition perdre ensuite le fruj,tde cette victoire par la défection de ceux quittaient triomphé sous son drapeau. Les électeurs doivent punir sans pitié ces trahi sons. Il ne faut pas qu'aucun de ceux qui les ont commises puisse conserver un titre usur pé. Se servir de l'opposition pour entrer à la chambre, et du ministère pour y rester, c'est trahir l'une ou l'autre. La loyauté n'est pas moins indispensable dans les actes de la vie politique que dans les actes de la vie privée. Le député tient du suffrage des électeurs une position trop grande pour relever d'aucune juridiction. Tous ses engagemens sont placés sous la garantie de l'honneur. L'opposition ne peut donner ses voix à qui les lui a surpri ses une première fois, et les conservateurs doivent se défier d'un appui que l'apostasie seule leur a fait obtenir. Il en est, nous le sa vons, qui croient, au contraire, devoir en courager ces exemples ; ils estiment assez peu les hommes pour compter sur des imitateurs de la félonie, et,commeleJournal desDébats, ils donnent leur appui en refusant leur es-, time. Mais les hommes qui se respectent, ceux qui croient qu'un parti trouve sa force dans la droiture et la probité, plus encore que dans le nombre, ceux-là ne peuvent se prêter à de telles complaisances. En résumé, au moment où la France en tière va se prononcer sur la politique suivie depuis six ans, l'opposition ne demande qu'u ne chose, c'est que les juges à qui la décision appartient, soient éclairés, indépendans et honnêtes. A ces conditions, son succès n'est pas douteux. Voici ce que répondait d'avance en 1859, M. Guizot, aux articles du Journal des Débats de 1846: « L'ordre sans moralité, h paix sans dignité ; voilà l'ordre et la paix tels que les conçoivent les mi...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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