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Le Constitutionnel, 16 octobre 1882

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Le Constitutionnel
16 octobre 1882


Extrait du journal

ils écartent les scènes à trois personneges; et prodiguent les monologues, et, ayant à faire entrer deux ballets, ils se voient aus si embarrassés qu'une poule qui a trouvé un couteau. N'importe, le public accepte tout d'eux. Ils vont de l'avant encore. Tout passera. Ils en ont fait digérer bien d'autres I Et voilà que soudainement ce public, sur lequel ils comptent, les abandonne. Leur ami de la veille se montre hostile et récalcitrant. Il ne rit plus doucement des petits vieillards aux jambes flageolantes, des vieilles femmes à mante puce qui jouent dans les scènes de place publique le rôle du chœur antique et qui s'écrient en levant au ciel au bout de leurs vieux bras, une canne de sorcière de féerie : «Ah! quel malheur, mon \ Dieu, quel malheur! C'est la grande déroute ! Mon Dieu, quel malheur I » Tout cela ne sou lève plus de clameurs d'enthousiasme. Le public murmure : « Qu'est-cë que c'est que tous ces fantoches ? Mais le foin sort du ventre de tous ces pantins ! Comment les ont-ils si mal empaillés ?» Il trouvait cela charmant il y a quelques semaines, il s'attendrissait, il versait sa.larme en cachette, il adorait la candeur de ces per sonnages, il souriait heureux, reposé par la naïveté de leur dialogue. Il n'y.avait pas d'action dans la pièce, c'était parfait ; il n'y avait pas de mots, c'était exquis. Le vent a tqurné. Le public veut de l'action, veut des mots; et comme ou ne lui en a pas donné, il s'est fàGhé tout rouge, et il a envoyé le drame de MM. Erckmann-Cha trian rejoindre le gros lièvre dans la ma rinade. C'est profondément injuste. Non que la pièce soit bonne, elle est faible. Mais, en somme, elle n'est pas plus faible que les autres des mêmes auteurs. ïout est du...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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