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Le Constitutionnel, 19 mai 1843

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Le Constitutionnel
19 mai 1843


Extrait du journal

CE QUE C'EST QU'UNE. CHARITÉ. Quiconque, sous prétexte d'une ouverture de chasse, est allé respirer l'air vif et pur de cet immense verger qu'on appelle le plateau du Neubourg, en Normandie,, conviendra d'abord que,, nulle part en France, les cailles n'y sont d'une plus exquise délicatesse ; puis; que l'on trouve là des dames qui réunissent deux genres de perfection inconciliables en . apparence : esprit fin et délié, amabilité toute simple et toute naturelle, Or, vous saurez que nous expérimentions philosophiquement tout cela, en septembre dernier, chez lé bon docteur A. .., mon vieil ami, premier magistrat municipal de Saint...., lorsque la porte de la salle à manger s'ouvrit brusquement, et le cri : Une femme vient de se noyer ! inter rompit no$ profondes études. . Plusieurs raisons portent à croire qu'un événement de ce genre doit Stre extrêmement rare à Saint... ; je n'en veux donner qu'Hne, à sa voir que le village n'a point,d'eau. Aussi, les sénateurs, de l'endroit B'ont-ils pu se décider jusqu'à présent à faire construire une citerne pu blique, le nécessaire étant sans do.ufe à leHrs yeux chose bien super flue. En cas d'incendie, la coutume locale est d'élever les mains au ciel ; en cas de lessive, on porte le linge à une lieue, à la mare du Curé, la quelle est proche de la màre du Vicaire, deux mares célèbres dans les chroniques du pays. La seconde, par exemple, est une façon de bog ir landais, tout de plain-pied, à quelques mètres d'un joli chemin qui tra verse une belle forêt. Les feuilles en tombant couvrent et voilent cet abime de vase; d'où l'on ne sort plus quand on y est tombé, i moins pourtant que l'on ne tombe juste près du branchage d'un arbre renversé là 4omme par hasard. :—Et qui s'est noyé, mon Dieu ! demanda le docteur. — Mère Simonne, la mendiante ; elle lavait quelques haillons dans le Curé. — Qui l'a vue." Est-elle tirée de l'eau ? — La tirer de l'eau ? Pauvre femme ! avant...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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