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Le Constitutionnel, 29 septembre 1823

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Le Constitutionnel
29 septembre 1823


Extrait du journal

qui prouvent que cette île n'est pas tranquille. Le général Vives a fait saisir un manifeste adressé à la milice nationale de l'île. En voici un extrait : C'est à vous, volontaires nationaux, qui avez toujours manifesté le plus ardent amour pour la liberté que s'adresse un vieillard, un de vos compagnons , parce qu'il sait que vous avez résolu d'éviter l'esclavage 'qui vous attend, ou de périr dans cette tentative. Ilp'ya plus de doute, il existe incontestablement à la Havane ume conspiration qui est à tous égards semblable à celle qui détruit actuellement l'Espagne. Il existe une conspi ration ,'et les conspirateurs vivent au milieu de nous et nous trompent par une feinte modération. Si le pouvoir absolu triomphe en Espagne , et qui peut l'empêcher de triompher ? on se propose de nous attacher au char de la victoire. Il faut donc nous réunir promptement et nous préparer à la résistance. Quel est le misérable qui, vaincu par la lâcheté, courberait la tête devant le despotisme , lorsqu'il reste quelque moyen d'obtenirsla liberté ? {Courier.) — Il paraît, d'après une proclamation du ministre de l'intérieur mexicain , que le retard qu'a éprouvé la formation du gouvernement constitutionnel après la déposition d'Iturbide a donné lieu à quelque mécontentement dans ce pays. Il est dit, dans cette proclamation, que le5 juin, le brigadier don Antonio Lopez de Santa-Anna a fait publier à San-Luis de Potose un projetqui tendait à la formation d'une armée qui aurait été appelée armée protectrice de la liberté mexicaine, et dont le but avoué était d'augmenter les garanties de la liberté , de hâter, la convocation du congrès qui doit préparer la constitution politique-de l'état, et défavoriser l'exécution du projet des provinces , qui veulent se constituer en républiques fédérées. Le brigadier, qui avait déclaré ennemies de la liberté toutes les personnes qui n'approuvaient pas «es mesures, s'était fait nommer général de cette nouvelle armée , et avait fait arrêter les officiers qui lui étaient opposés. Le ministre de l'intérieur blâme dans sa proclamation le projet du brigadier , à cause de son irré gularité, quoiqu'il reconnaissse que les intentions sont bonnes, et quelles sont les mêmes que celles du gouvernement. Cette proclamation, qui n'est autre chose qu'une circulaire adressée aux autorités provinciales , engage celles-ci à travailler à la conservation de la tranquillité. On ne sait pas encore quel en a été le résultat. {Times.) INTERIEUR. Paris , 28 septembre. L'article relatif aux affaires de la Grèce , publié pâr la Gazelle d'Augsbourg, sous la rubrique d-'Odessa ( voyez le Constitutionnel d'hier ) , el la note diplomatique à laquelle cet article a donne lieu de la part de M. le rédacteur en chef du Journal des Débats , mé ritent d'être remarqués. Lorsque les Grecs , impatiens du joug qui les écrase , encouragés par des promesses renouvelées souvent, mais toujours trahies , cou rurent aux armes, cet acte de désespoir, ce dernier effort de la fai blesse expirante , fut pesé d'un côté dans les balances de l'avarice mercantile , et de l'autre dans celles des frayeurs diplomatiques. L'intérêt et la peur affectèrent de né voir , dans cette lutte de la croix et du croissant, qu'un nouveau combat de la liberté contre le des potisme. Le grand-turc devint, à des yeux chrétiens , le plus légitime des princes , et les adorateurs du Christ 11e furent plus que des in fidèles révoltés centre l'autorité sacrée d'un successeur de MahometAbandonner les Grecs au sabre des janissaires , c'était trop peu ; des obstacles furent apportés à leur défense : les Turcs enfermés dans les places et dans les châteaux de laMoréese virent secourus, ravitaillés par les puissances chrétiennes ; et les chrétiens de la Grèce, en butte aux outrages de certaines gazettes catholiques , eurent à combattre à la fois les osmanlis et leurs auxiliaires de Vienne, de Paris, de Rome : il leur fallut résister en même temps au choc du glaive et aux ef forts de l'intrigue. Si depuis trois ans ils ont soutenu, avec une admirable constance, ce double combat, nous ne l'attribuerons point seulement aux ins pirations de la liberté : son souvenir, tout-puissant peut-être sur le cœur de quelques chefs , est trop faible sur celui d'une multitude peu éclairée , chez laquelle la main du despotisme a depuis long temps éteint toutes les lumières et tous les souvenirs de gloire. C'est le désespoir qui a retrempé les courages , c'est le zèle religieux , exalté jusqu'au fanatisme, qui replacent la Grèce sur la carte des états de l'Europe. La prudence qui, une fois la lutte engagée, porta, la Russie à ne pas s'avancer sur ces terribles champs de bataille, ne s'est point démentie. Cette puissance , millionnaire! en soldats, mais pauvre en argent, s'est montrée constante jusqu'à présent dans sa résolution d'éviter la guerre en orient. Elle n'a plus livré que des combats diplomatiques; les plumes, et non les épées , se sont croi sées. Le divan est devenu la seule forteresse dont elle ait montré le désir de s'emparer. L'ambassadeur anglais, l'internonce autrichien, arilaés de notés, ont tenté contre cette forteresse plus d'un assaut, que le flegme et, il f::; bien l'avouer, l'orgueil turc ont toujours repoussés, tantôtpar...

À propos

Le Constitutionnel fut un quotidien politique sur quatre pages, fondé par Fouché et une quinzaine d’actionnaires, pour la plupart contributeurs du journal. D’abord bonapartiste, il s’agissait d’un organe puissant jusqu’à la naissance du Second Empire, rassemblant bonapartistes, libéraux et anticléricaux. Marqué par la personnalité d’Adolphe Thiers, le journal rendait compte des informations diplomatiques européennes, mais discutait également de l’actualité politique française.

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