Extrait du journal

dont beaucoup feraient leur fort, c'est préci sément de la quintessence qu'il se défend, sachant que le théâtre doit surtout rentrer dans la. réalité. L intrigue du Vieux Bodin. est tout.un roman; ces romans en un acte plaisent toujours, et même au récit ils of frent encore de l'intérêt. Le vieux Bodin est tout jeune, et voici com ment. Clémentine avait épousé un joli homme qui s'appelait le sergent Menou, et qui, le jour même de ses noces, avait été appelé au régiment. Clémentine resta avec sa tante, Mme Poultier, qui ne tarda pas à devenir aveugle. La tante avait pour vieil ami son vieux médecin, le docteur Bodin. L* vieux Bodin mourut ; pour ménager la sensibilité de la tante, on lui cacha la mort du docteur; et le jeune Bodin neveu, s'affublent de la perruque de son oncle, et imitant sa voix du mieux qu'il put, continua à visiter l'avéugle. L'aveugle s'y trompa, Clémentine ne s'y trompa pas, et le vieux Bodin, malgré ses vingt-cinq ans, ne put voir Clémentine sans l'aimer; il l'aima et il lui fit l'aveu de sa flamme ; Clémentine rougit en (lisant qu'elle était mariée. 7— Si peu, répondit le docteur. — P«u ou beaucoup, c'est la même chose pour une hounéte femme, fit Clémentine. D'ailleurs, mon mari, le sergent Menou, peut d'un instant à l'autre revenir d'Espagne,...