Extrait du journal

Il aura fallu la guerre, noir* défaite, le blocus et les attaques systématiques de la Grande-Bretagne contre nos possessions d’outre-mer pour ouvrir enfin les yeux de la majorité des Français de la métropole sur le « fait impérial ». Encore que bien des bourgeois gaullistes soient plus chagrinés par la présence de « succédanés » dans leur café que par le souvenir des assassinés de Mers-elKébir ou de Dakar, le grand public perçoit, enfin, parce qu’il n'a plus d’huile, de chocolat, de riz, de thé, de sucre, de rhum, de café, de coton, de sole, de caoutchouc pour ses pneus de vélos, de cuir pour ses chaussures, de sel pour sa cuisine, de bananes pour son dessert, le grand public, disons-nous, commence à comprendre quelle part avait dans l’économie française notre domaine colonial....