Extrait du journal

Malheureusement de tels réveils sont brefs. L’oreiller de l’indifférence quotidienne est tellement tentant qu’on y retourne bientôt. Aussi, en cet instant où un de ces brusques réveils semblent proches, faut-il déjà penser au sommeil qui le suivra. Que ce soit les commerçants ou les fonctionnaires de Paris, les contribuables d’Arras, les cultivateurs de Dreux, tous viennent de s’apercevoir qu’ils étaient menacés par leur maître commun, l’Etat. Ils ont vu tout à coup, cauchemar trop réel, une main immense s’allonger vers leur portemonnaie. Us ont fait ce que tous les citoyens inquiets font en pareil cas : des réunions publiques. Ils ont envoyé des délégations au préfet et quand le préfet n’a pas voulu les voir, ils ont voulu voir le préfet malgré lui. C’est ce qu’on appelle un mouvement d’opinion publique. On ne peut que répéter...