Extrait du journal

Herriot paraît croire à l'arbitrage obligatoire, à la fin des nations indépendantes, aux armements contrôlés, dirigés même par un super Etat... Quelle est cette chimère ? A supposer que la France renonce à l’indépendance acquise par quinze cent mille morts, est-ce que l’Allemagne, soulevée par une vague d’ardent patriotisme, va renoncer à la sienne ? Est-ce que l’Italie, où toute la jeunesse, depuis longtemps enrôlée comme la jeunesse germanique le sera demain, rêve de susciter la grandeur romaine, va se sacrifier à un SuperEtat ? Est-ce que l'Angleterre et les Etats-Unis vont livrer leurs flottes à une organisation internationale ? Est-ce que la Russie des Soviets, enfiévrée par l’attente d'une croisade communiste, va faire diriger ses milices ouvrières par une délégation des gouvernements bourgeois ? Il faudrait que tous ces prodiges se réalisent pour que notre sécurité fût assurée après notre désarmement... La vérité est que notre sécurité dépend uniquement de notre force — de notre force matérielle et de notre force morale. Si nous voulons garder la paix .restons armés. Et n’écoutons jamais les propositions insidieuses formulées à Genève ou ailleurs....