Extrait du journal

iw. iahekiaih. (esquisse d’une philosophie.) Dans ces jours de disputes personnelles et de combats intéressés, lorsque toutes les questions politiques semblent appartenir plutôt au domaine de la passion qu’au domaine de la morale, lorsque tout système repose sur des affections et des antipathies individuelles et que toute religion se réduit au culte d’un nom propre, c’est assurément pour l’esprit une bien douce surprise et une joie bien pure que de sc sentir transporté aux régions supérieures où domine l’intelligence, de suivre dans son essor le hardi penseur qui nous conduit au sein même de l’infini. Que nous reste-t-il en effet de toutes nos agitations, de tous nos efforts, de toutes nos douleurs? Rien que de stériles victoires, des positions reprises et perdues, des conquêtes compromises aussitôt qu’obtenues, des sacrifices aveugles et par conséquent sans fruit, glorieux dans leur principe, impuissant dans leurs résultats; enfin, s’il est permis d’ainsi parier, l’anarchie dans le dévouement et la routine dans l’abnégation. On en était à se demander si notre siècle était déshérité de la justice divine, lui qui, 6ans récompense, avait tant livré de scs encans en holocauste, lui qui avait tant donné et si peu obtenu, tant semé et si peu récolté. C’est qu’il manquait d’une théorie complète qui fût pour ainsi dire la raison et le terme du sacrifice ; c’est qu’ignorant la tin, il s’égarait dans les moyens. On pouvait donc l’accuser et d’imprévoyance et de cruauté, car tout sacrifice inutile est condamnable ; on pouvait l’accuser de n’avoir rien su fonder, rien su coordonner, et de s’être laissé égarer sans boussole dans les incertitudes des événement humains....