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Le Figaro, 18 avril 1858

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Le Figaro
18 avril 1858


Extrait du journal

Grâce au ciel, M. Berryer se porte à merveille, quoique certains nouvellistes l'aient tué pendant toute une aprèsmidi. Mardi dernier, les gens qui font étal d'être bien in formés voulaient absolument qu'il fût mort. Or, le prince de la tribune et du barreau modernes, dont le départ pour un monde meilleur laisserait l'art oratoire en république, n'était même plus malade. Pour le quart d'heure, il est à Evreux, s'occupant tranquillement, non pas de sa santé, mais d'une affaire où il a été choisi pour arbitre. Ce qu'il y a de vrai, c'est qu'à la fin du mois de mars, il fut atteint d'une angine qui ne laissa pas d'inspirer quelques craintes à ses amis. A peine guéri, il se mit en route pour Venise, où il voulait être rendu le jour de' Pâ ques. La fatigue du voyage détermina, à Venise même, une rechute. L'illustre pèlerin dut s'y arrêter plus longtemps qu'il n'avait dessein de le faire, et renoncer à pousser jus qu'à Parme, comme c'était son intention. Son retour en France ne fut pas non plus exempt de souffrances, et au lieu d'arriver tout d'une traite à Paris, illit halte à Mâcon, pour soigner un anthrax qui lui poussait à la nuque. L'anthrax a cédé, sans l'intervention de la chirurgie, et l'on aurait pu voir, avec un peu plus d'attention, M. Ber ryer allant et venant sain et sauf dans Paris, pendant les jours qui se sont écoulés entre son départ pour l'Eure et son voyage d'Italie. « Aimez-vous VItalie ? on en a mis partout. » La chronique aujourd'hui a au moins un pied de l'autre côté des Alpes. De Rome à Paris, la route est, en ce moment, plus encombrée que jamais de voyageurs qui vont et viennent -, de nouvelles et de commérages qui se croisent. C'est Nadaud, le chansonnier, qui part à son tour pour la ville éternelle ; c'est mademoiselle Alice Ozy qui est partie et presque aussitôt revenue, dit-on ; c'est M. Home qui va revenir avec un riche hymen, pour tout de bon, dans ses malles. 11 épouse, comme je l'ai déjà annoncé, une jeune Russe riche, de haut rang et d'une belle fortune. On la nomme aujour d'hui : — c'est mademoiselle Koucheleff. Cette jeune fille a en partage, outre fortune et noblesse, non pas ce qui s'appelle une beauté régulière, non pas ce rayon matinal qui dore les jeunesses et qu'on nomme la beauté du diable, mais un certain charme immatériel qui sem blait la destiner à d'étranges amours. Dès qu'elle eut vu M. Home, elle fut à lui. — C'est à Paris, et dans un dé-...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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