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Le Figaro, 30 décembre 1929

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Le Figaro
30 décembre 1929


Extrait du journal

C'est sous ce nom que L'Ami du Peuple, discret, désigne le bienfaiteur intéressé qui vient de per dre, devant la première chambre de l'a Cour de Paris, un procès sur lequel on a fait le silence, mais, qui valait bien quelque cinquante lignes au moins dans la plus réduite des chroniques judi ciaires. Quel est ce Mécène non dénommé î Nous aurions voulu perepr le voile dont il est couvert. Il •faut nous résigner à savoir, sans plus, et en lisant de près le piquant récit de L'Ami, que c'est « le' directeur très parisien d'un des plus importants organes du Consortium » que récemment, « au mé pris de la simple correction professionnelle », il s'est attribué le bénéfice moral d'une libéralitéfaite à un aviateur renommé par M. François Coly ; qu'il est « un courtisan zélé de tous les ministè res », « un grand seigneur de presse auquel on n'a rien à refuser », enfin que son journal est un jour nal .du soir... Mais notre confrère du matin, plus discret que l'arrêt de la Cour qui a déclaré cet anonyme mal fondé en l'ensemble de ses demandes, n'a pas nommé le héros intéressé de cette cause intéressante. Ce plaideur qui ne transige pas avait assigné l'Association générale des étudiants en rembourse ment d'une somme de cent mille francs qu'il avait prêtée sous condition à un club sportif d'étudiants complètement distinct de l'A., le Paris Université Club, le P. U. C., comme on dit au quartier. Ces conditions mises à la libéralité — qui n'était qu'un prêt — étaient particulièrement avantageuses pour le directeur-prêteur. Elles réservaient au directeur très parisien du journal en question l'exclusivité de ses annonces et informations sportives et la primeur des nouvelles de ses initiatives. Le club devait rembourser les 100.000 francs sur les'sub ventions que le prêteur devait obtenir des pouvoirs publics, à seule fin que sa générosité ne lui coûtât rien en définitive... ^lais le P.U.C. employa cet argent à régler d'au tres créanciers. Que fit le Mécène parisien ? 11 réclama le remboursement à l'Association générale, qui répondit qu'elle était entièrement distincte du P.U.C. et que ses fonds étaient destinés à se courir les étudiants pauvres, non à rembourser de leurs libéralités regrettées les directeurs fortunés. Réplique du prêteur : saisie-arrêt sur toutes les subventions de l'A, notamment au conseil muni cipal. Et poursuites qui viennent d'aboutir après une vigoureuse plaidoirie de Me Netter à l'arrêt de la première chambre, qui déboute le demandeur et le condamne en tous les dépens. Xous donnons dans notre revue de presse le détail de ce procès très parisien. ,...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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