Extrait du journal

Pour simplifier, appelons économie autoritaire celle ou le régime de la pro duction, des échanges, du crédit et du travail dépend, non du vote libre des intérêts en cause, mais de mesures étudiées et dictées par un gouvernement échappant, en fait ou en droit, à la sanction parle mentaire. Le mot « dictature » nous servira à désigner ce régime. Que, de notre temps, dictature politique et dictature, économique, ou inversement dictature économique et dictature politique, finissent toujours par se rejoindre, cela n'a pas besoin d'être démontré. Comment une dictature assureraitelle son autorité et sa durée politiques si les forces dont la conduite influe directement sur les intérêts et l'hu meur sociale de la population, et four nissent ses revenus à l'Etat, restaient libres d'agir en dehors d'elle ou contre elle ? Inversement, comment un plan autoritaire de direction et de contrôle économiques serait-il appliqué conti nûment s'il suffisait, pour le mettre en échec ou le fausser, de l'opposition d'une catégorie de partisans, d'un groupe d'électeurs libres, d'un député ou d'un conseiller municipal ? Nous n'avons à examiner ici que la manière dont les dictatures font face au péril monétaire....