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Le Figaro, 3 décembre 1930

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Le Figaro
3 décembre 1930


Extrait du journal

Nous avons signalé hier, en quelques lignes de dernière heure, l'offre de la ville d'A jaccio à notre directeur M. François Cotij. Au nom de la population ajaccienne, au nom du Conseil municipal, dans lequel se trouvent représentés ious les partis, M. Dominique Paoli, maire en fonctions, exprime le vœu que M. François Coty soit nommé, sans délai, maire de la ville. Voici le texte des lettres échangées ; VILLE D'AJACCIO .Ajaccio.. le 16 novembre 1030. cabinet du maire Monsieur et cher Concitoyen, Au mois de septembre dernier, au cours de la visite que je vous ai rendue à Montbazon, je vous ai spontané ment renouvelé une proposition que je vous avais déjà faite à diverses reprises : celle de bien vouloir ceindre l'écharpe de Maire d'Ajaccio. J'estime, en effet, que votre ville natale, qui est légitimement fière de compter parmi ses enfants un des hommes les plus éminents de la patrie française, serait heureuse de remettre ses des tinées entre vos mains, et de s'honorer en vous honorant. Cédant enfin à mes instances, vous avez bien voulu envisager favorablement ce projet qui nous tient tant à cœur, mais vous en avez subordonné l'acceptation défi nitive à l'assentiment de mes collaborateurs et amis, c'està-dire du Conseil municipal tout entier. Je n'avais jamais douté de cet assentiment, et je suis heureux de vous confirmer aujourd'hui que mes collègues du Conseil municipal, aussi désireux que moi-même de vous rendre cet hommage et de vous placer à leur tête, m'ont donné l'assurance de leur concours le plus empressé et le plus absolu. Quant à la population ajaccienne, la seule annonce de cette heureuse éventualité a provoqué chez elle une poussée d'enthousiasme qui suffirait à ba layer toute résistance, si par extraordinaire il pouvait s'en produire quelqu'une. Mais je reste convaincu que tous les Ajacciens qui mettent l'intérêt de leur ville audessus des mesquines ambitions personnelles ou des vaines intrigues politiques, se feront un devoir de se grouper sur un nom que vous avez rendu sympathiquement popu laire dans la France entière, et même au delà de ses frontières. Je viens donc vous demander officiellement, en mon nom comme au nom du Conseil que je préside, d'accepter définitivement le poste que je vous offre avec la certitude dé servir à là fois ma ville, mon pays et ma conscience. Et j'attends avec confiance la réponse affirmative que vous m'avez laissé espérer, et qui nous permettra enfin de vous exprimer avec allégresse l'hommage collectif de notre gratitude, de notre estime et de notre dévouement. Veuillez agréer, Monsieur et cher Concitoyen, l'assu rance de mes meilleurs sentiments. Dominique Paou. M. François Coty a répondu en ces termes à M. Dominique Paoli, : Le 24 novembre 1930. Monsieur Dominique Paoli, Maire d'Ajaccio. Ajaccio. Mon cher Maire et Ami, J'ai pris connaissance avec une émotion profonde de la lettre par laquelle vous m'offrez, en votre nom comme au nom de tous vos collègues, le poste où vous avez été placé par leur juste confiance. Je savais de longue date vos bons sentiments à mon égard : le geste qui les traduit aujourd'hui me touche plus que je ne saurais l'exprimer. Mon attachement pour Ajaccio vous est connu. Ajaccio, ma ville natale, est la ville entre toutes où se sont tou jours reportés, dans la, bonne comme dans la mauvaise fortune, tous les mouvements de mon cœur. Je serai heureux de lui consacrer un dévouement qui a de si pro fondes racines et une expérience qui contribuera, je l'espère, à sa prospérité et à sa gloire. L'accueil fait par vos administrés à votre proposition est pour fficsi le gïgë d'une ârhitié et d'une confiance que je suis sûr de ne jamais décevoir. La participation. de tous vos collègues à la décision que vous avez prise me confirme dans l'espoir que, si l'accord des bonnes volontés peut se réaliser aujourd'hui sur mon nom, dans notre chère ville, il se continuera demain pour la défense des intérêts matériels et moraux de notre petite patrie. .Vous le savez depuis longtemps, cette union des esprits et des cœurs est mon vœu le plus cher et vous m'apportez noblement l'occasion de servir cette belle cause. Soyez-en remercié de tout cœur, et veuillez être l'interprète de ma haute gratitude auprès du Conseil municipal et de tous ceux que vous avez consultés et rassemblés, pour ce choix qui m'honore et me réjouit. Je vous prie de croire, mon cher Maire et Ami, à mes sentiments les plus cordiaux. François CoTy....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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