Extrait du journal

Les clercs d'huissier émancipateurs. On ne s'imaginait guère, n'est-ce pas, les placides clercs d'huissier dans le rôle de novateurs sociaux. C'est sans doute qu'on . les. connaissait mal : ces braves gens nous prouvent qu'ils sont d'esprit émancipé et dédaigneux des pré jugés bourgeois. Leur Chambre syndicale a créé récem ment une « caisse de solidarité », et le règlement adopté porte ce sensationnel paragraphe : « Des secours, en cas de maladie ou de décès d'un membre du syndicat, seront 'versés : à sa veuve, s'il est marié ; à sa conjointe ou à sa compagne en cas.d'union libre... » EhJ mais, c'est joliment hardi, pour de quasi-officiers ministériels appelés, à instrumenter au nom des vieilles lois qui régissent la société et la famille! Bans doute, certaines sociétés de secours mu tuels — d'artistes,. notamment —. met taient déjà en pratique ces larges princi pes ; mais c'est bien la première fois qu'un groupement corporatif régulier inscrit officiellement une telle disposition dans ses statuts. C'est la reconnaissance expresse.de l'union libre... Au surplus, ce sont évidemment de fort louables sentiments d'humanité et de solidarité qui ont inspiré, les clercs d'huissier: c'est donc sans en médire que l'on doit enregistrer leur curieuse innovation. ■ Une vieille romance que chantaient nos grand'mères se terminait par ce re frain':' Voilà donc ce qu'on appelle Un mariage Chinois ! Les Parisiens ont eu, voilà deux ans, le spectacle d'un hvménée qui pouvait passer pour un mariage chinois, car on y vit un fils du Ciel, jeune, élégant dans sa robe nationale, conduire à l'autel une charmante Française. Puis, tous deux voguèrent vers la Chine. Qu'allait produire cette réunion bizarre assez insolite chez nous ? C'est ce qu'un chacun se demandera. Or d'après les dernières nouvelles de Pékin, le mariage n'aurait pas trouvé que des roses sur le chemin de la vie. Les époux se seraient d'abord boudés. Puis ils se seraient querellés. Finalement la jeune épouse aurait brisé sa chaîne et repris le paquebot pour Marseille. G'était, bien entendu, en un temps où Marseille avait encore des paquebots qui allaient sur l'eau......