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Le Figaro, 7 février 1856

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Le Figaro
7 février 1856


Extrait du journal

te'r, sont prévenus qu'ils vont charger leur conscience d'une erreur irréparable. Le coup a été fait par deux vau riens, Johnson et Mac-Fraese, aujourd'hui dans une retraite sûre d'où ils font parvenir cet avis à la justice de leur pays. Le mouchoir trouvé sur le théâtre du crime appartient à Johnson; — il a servi de bâillon pour étouf fer les cris du fermier. Que les honnêtes gens se tiennent avertis. » Nous rions de tout cela, parce que, en France, tout ce qui n'est pas dans nos usages paraît grotesque. Mais quelle différence y a-t-il au fond, par exemple, entre les propositions de mariage insérées dans les journaux et les agaceries qu'adressent tous les jours aux célibataires les entremetteurs matrimoniaux, qui ont en portefeuille des dots de cent a cinq cent mille francs, et en carions des demoiselles appartenant aux premières familles de Fran ce? — Là-bas, il y a un peu plus de naïveté, ici ira peu plus d'hypocrisie, et voila tout. A Londres, on entrée plain pied dans la publicité; à Paris, on s'enveloppe d'un capuchon et on va chez l'agent matrimonial par l'esca lier dérobé, ce fameux escalier que toutes les réclames font valoir. •„ . .. '< Ce qu'il y a de plaisant, c'est que personne ne peut se vanter d'avoir connu un mariage contracté par-devant l'agent : — probablement les époux deviennent ingrats et n'avouent pas l'intervention étrangère.—Je n'ai connu qu'un homme très ingénieux en ce genre de transaction; — c'était un garçon assez fin et très ruiné qui avait fini par ouvrir un cabinet d'agence matrimoniale. — Il ne vit jamais qu'une cliente ; — c'était une très jolie per sonne de province, orpheline, émancipée, assez bien do tée en pâturages et prairies artificielles, sans relations, et fort effrayée de la perspective de coiffer sainte Cathe rine.— La jeune fille plut à l'agent ;—l'agent ne dépltit pas à la jeune tille; — l'homme d'affaires fit un mariage, un seul —le sien! — il épousa sa première et unique cliente, ferma boutique et alla vivre dans le Nivernais, où je suppose qu'il vit encore. Au surplus, à part l'indignité qui s'attache au salaire que prélèvent les agents matrimoniaux, il ne serait pas malaisé de démontrer qu'au point de vue du bonheur domestique, leur enquête présente autant de garanties que celle des officieux désintéressés qui se chargent d'u-...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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