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Le Figaro, 7 juillet 1883

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Le Figaro
7 juillet 1883


Extrait du journal

Nous aurions été bien surpris qu'il ne se fût pas trouvé un journal radical pour contester le droit de faire dire des messes et des prières pour la santé de Monsieur le comte de Chambord. Le Petit Pari sien vint de s'en aviser: selon ce journal le clergé ne vit « qu'avec l'argent que la République a encore la bonté de lui donner ». Par conséquent le clergé n'au rait pas le droit de prier pour quiconque n'est pas républicain. Ce raisonnement rappelle une scie populaire dans laquelle un père fait comparaître ses enfants et exige d'eux une réponse formelle et uni forme à toutes ses questions. — Qui est-ce qui vous nourrit? — C'est vous, papa. — Qui est-ce qui vous habille? — C'est vous, papa, etc., etc., etc. De même le Petit Parisien voudrait réaliser cet idéal de dialogue entre la République et le clergé: — Qui est-ee qui vous nourrit? — C'est vous, maman, etc., etc. Il n'y a qu'un léger inconvénient à cet idéal : c'est que le clergé est payé non pas par les seuls républicains., mais par l'universalité des contribuables, catho liques, monarchistes, etc., etc. Le Petit Parisien conviendra, en outre, que le jour où il n'y aurait plus, pour payer les frais du culte, que les seuls républicains, ceux-ci feraient dire bien peu de messes. C'est donc précisément une majorité en dehors des républicains qui couvre lesdits frais. L'Univers dit à propos de l'incident : Il faut savoir, et le Petit Parisien ne peut l'ignorer, que lesdits contribuables, malgré tant d'autres défauts, ont encore la ferme vo lonté d'avoir les églises ouvertes, et dans ces églises des prêtres qui nrienl pour la France et pour tous ceux qui l'aiment. Est-il contes table que M. le comte de Chambord, fils légi time des rois qui ont fait la gloire de notre pays est au premier rang de ceux qui l'ai ment et qui ont toujours passionnément sou haité sa prospérité? Si donc la République se tlOnt pour offensée des prières qu'on fait pour lui, c'est qu'elle se déclare elle-même ennel mie de la France. Nous ne contestons pas...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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