Extrait du journal

jÉgpQ Malgré les épurateurs de manuels et •><"- jes apôtres de l'oubli, l'histoire se rouvre aux pages qu'en voudrait arracher le néo-défaitisme. Après Thiepval, Ver dun et Douaumont. Sorti du livre de la guerre, de l'air pur a soufflé sur l'absurdité criminelle de la sécurité par l'abandon de la défense. Hier encore, d'utiles paroles ont été dites. Ce fut une journée nationale. On osa se souvenir ; même on osa rappeler que nous avions vaincu. Devant les mots éclatait la dérision sinistre des théories du dé sarmement tutélaire et des frontières suffisamment gardées.par les pactes et les commissions. Pour se garantir contre les invasions d'un peuple qui pro fesse le dédain de sa signature et qui s'arme, on sentait la sottise, des papiers destinés à la mise en loques ; parmi ces tombes innombrables, que des écoliers la veille avaient fleuries, le sublime de tant de sacrifices empêchait l'horreur de la guerre de tourner à la peur déshonorante et néfaste. Pour qu' « ils.ne passent pas », pour qu'ils ne tentent plus de passer, il nous faut maintenir intacte une armée puissante et patriote. Une armée pacifiste, certes ; mais n'aimaient-ils donc pas la paix ces soldats de Verdun si magnifiquement célébrés hier et qu'a fait revivre avec une émotion admirative le grand chef qui les anima pendant « la bataille infernale »? Ils détestaient la guerre, « la guerre joyeuse ». « Ils avaient, a dit M. Lebrun, l'amour du foyer et la fierté de la race. » C'est cela qui fit d'eux des héros : on ne les avait pas encore « moralement désarmés ». S'ils. sont 'ïnqr,ts,' eux et tous ceux qui reposent sous les Croix de : Bois, si l'Allemagne nous a dé claré la guerre; n'est-ce pas parce qu'elle nous croyait incapables de résistance et qu'elle connais sait notre « impréparation » ? Hélas ! sommes-nous aujourd'hui plus, prêts qu'alors ? On se le demande avec'.angoisse-à la; lecture de documents- tels, que Ja lettre adressée par le général Noguès au sénateur Messimy et que Figaro vient de publier. En tout cas, à Verdun, de rassurantes paroles, hier, furent prononcées dans lés discours d'hommage aux 400.000 morts de la bataille de dix mois. La doctrine française a été formulée nettement et hau...