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Le Figaro, 8 mai 1864

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Le Figaro
8 mai 1864


Extrait du journal

Un jour, croyant faire plaisir à mon vieil ami, je lui portai une belle rose couleur de soufre que j'avais cueillie dans le jar din de l'évêché pendant que le jardinier était allé boire. — Ah 1 ah I fit le digne homme, où as-tu pris cette rose, petit malheureux ; à l'évêché, sans doute ? C'est mal, bien mal, ce que tu as fait là. — Mais... — Il n'y pas de mais, tu as commis une bien vilaine action. — Mais je vous assure, balbutiai-je, croyant qu'il s'agissait de mon larcin, je vous assure qu'on m'a donné la per mission. — Quelle permission? — Mais celle de couper des fleurs quand j'en voudrais. — Qui t'a permis cela? — M. le chanoine B. — U n'a pas le droit de te permettre une semblable énormité. — Mais si vraiment, puisqu'il est le maître quand Monsei gneur n'est pas là. — Monseigneur 1.. Ton seigneur n'a pas plus le droit qu'un autre. — Cependant... — Il n'y a pas de cependant; nul n'a le droit de permettre on crime, et c'est un crime, entends-tu bien, que tu as commis en coupant cette rose. Crois-tu que Dieu l'ait créée pour la faire massacrer par un polisson de ton espèce ? Va-t'en, et ne re viens plus. — Mais, monsieur... — Ça dit que ça aime les fleurs et ça les coupe ] fit le bon homme en levant les épaules ; aimes-tu ta mère ? Oui, n'est-...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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Données de classification
  • g. bourdin
  • morin-bertrand
  • madrid
  • sion
  • arthur