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Le Figaro, 12 janvier 1933

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Le Figaro
12 janvier 1933


Extrait du journal

par LUCIEN SOUCHON — Aucun démenti n'a été donné à la dé pêche annonçant la prochaine désigna tion d'attachés militaires allemands au près des principales ambassades. Notre bonne ville de Paris va donc officiellement compter dans ses murs un officier de la Reichsheer. Ainsi rien ne manquera au bonheur de nos politiciens défaitistes, avides d'humiliation et dé sireux de revenir exactement, sous couleur de reconstruction de l'Europe, à la situation de 1914. Tout de même, le jour où les Pari siens compteront un uniforme feldgraii dans le cortège d'une grande cérémo nie, par exemple d'obsèques nationales, cela jettera un léger froid. Cet attaché militaire, il faudra bien l'employer ; à quoi serait-ce, si ce n'est à représenter l'armée allemande dans les solennités publiques et, sans doute, aux manœuvres ; et même — je donne cette idée pour rien aux apôtres du rap prochement — au sein de nos grands comités militaires, afin de montrer que nous n'avons rien à cacher. Le traité de Versailles ne parle pas d'attachés, il interdit seulement les missions à l'étranger, dans l'article 179, qui a été violé comme les autres. Si la tradition n'avait pas été reprise, c'était pour des raisons de tact et de fait aisément conpréhensibles. Nous ne pensons pas que ces r'aisons soient périmées. Nous ne sommes pas des sauvages, et nous songeons avec regret aux traditions qui voulaient qu'autrefois des officiers appartenant à des armées ennemies se traitassent avec, courtoisie au cours même des hos tilités et, naturellement, encore mieux après. A qui la faute si toutes les habitudes policées qu'on avait mêlées aux fureurs de la guerre ont été oubliées ? Qui a, pour ne parler que des rapports entre militaires, traité les prisonniers avec cruauté, fusillé ceux dont l'uniforme était plus ou moins régulier, empêché — crime impardonnable — la relève des blessés, bombardé les ambulances, etc? La vue de l'uniforme allemand à Paris nous rappellera tout cela. On dira...

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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